mardi 25 janvier 2011

Singapour : toujours plus...

Singapour, c'est un pays, c'est une ville et ce sont aussi beaucoup (et surtout) de magasins et de galeries commerciales.
En passant la douane depuis la Malaisie (nous avons finalement pris le bus depuis Malacca et n'avons pas fait de halte à Johor Bahru comme nous le pensions), nous avions en tête nos lectures de blogs et de guides de voyage. Nous nous attendions à une ville totalement aseptisée, aux trottoirs en marbre peuplés de gens marchant tels des automates (comme dans Le Show Truman ou Pleasantville). Nous nous imaginions des panneaux d'interdiction pour tout à tous les carrefours (oui, il y en a, mais bon, pas tant que ça). Singapour devait être une ville super moderne, où le passé a disparu avec l'apparition d'Internet et des technologies modernes. Une ville-État où les gens avalent des pillules bleues pour l'entrée et vertes pour le dessert. Bref, une île isolée dans un espace-temps juste à elle...


Eh bien... pas trop, en fait. Singapour n'a rien d'une ville javelisée même si la période pré-XXIe siècle n'est pas toujours évidente à débusquer. Mais bon, ce ne sont que nos impressions à la suite de notre court séjour de 2 jours (séjour qui s'avère suffisant si on n'a pas une fortune à claquer en Dior et en Chanel. Ce qui est notre cas. Mais on a quand même aperçu des Routards, sac sur le dos, faire la queue pour le check-in à l'hôtel Marina Sands Bay, dont aucune chambre se monnaie à moins de... beaucoup, beaucoup, beaucoup. Selon un sondage mené par l'office de tourisme du pays, la durée de séjour moyen est de deux ou trois jours).
À la fin janvier, nous sommes de nouveau en période basse, et nous n'avons eu aucun problème à trouver un hôtel pas cher en centre-ville. Nous étions au Backpacker Cozy Corner, dans le quartier colonial, où, pour 45 $ singapouriens ($sg), nous avions une chambre avec clim' et sans fenêtre, donc... sans moustiques (mais il paraît que de toutes façons, la ville passe du produit pour les tuer, alors les risques étaient moindres, mais au moins, dans notre bunker, nos traces de piqûres ont disparu !). En bas de notre hôtel, se trouvaient plein de petites cantines chinoises vraiment bon marché (à moins de 4 $). Un autre mythe singapourien qui disparaît : on peut vraiment rester ici sans se ruiner (chaque journée nous coûtait aussi peu que 50 $sg chacun !). Maintenant, en route pour la visite.
Nous avons commencé par visiter les alentours de notre lieu d'hébergement. Sous la canicule. Car ici, la chaleur est vraiment caniculaire, plus qu'en Malaisie, a-t-on trouvé. Peut-être que le fait de se retrouver dans une ville entre des tours super hautes empêche l'air de passer, mais reste que les centres commerciaux que nous avons visités nous ont apporté l'air frais tant recherché. Les centres commerciaux, parlons-en.
Tout d'abord, tout ce que nous avions dit à propos de Kuala Lumpur, s'applique ici aussi. On a cependant aperçu une patinoire (tout comme aux Galeries de la Capitale à Québec, mais en version ultra), en plus, dans le complexe commercial de l'hôtel Marina Sands Bay (il faut absolument visiter son centre commercial, aussi démesuré que l'est l'hôtel de 55 étages composé de trois tours dont la forme ressemble à la lettre grecque π,et qui dispose d'une piscine grande comme plusiseurs terrains de football tout en haut), un piano mécanique qui jouait pour les clients, des shows pour les enfants, des fontaines artistiques... Bref, c'est aussi hot que les galeries de Kuala Lumpur, mais un peu plus démesuré, puisque Singapour est, par définition, "toujours plus" que les autres. Et comme c'est plus, il y a plus de monde que partout ailleurs. Aux carrefours, les gens qui veulent traverser, à la sortie des marchés et complexes (le magasinage étant le sport favori de la région), doivent attendre plusieurs fois le bonhomme vert pour passer de l'autre bord (mais on en a vu passer au rouge, même si c'est interdit... on l'a fait aussi, du coup.



Mais pour être plus hot que les autres, il y a un prix à payer : celui des chantiers de construction, omniprésents, et Singapour est, par endroit, un méga-supra-giga-chantier, avec grues gigantesques, camions titanesques et des Indiens qui travaillent même le dimanche soir ! Y circuler ressemble parfois à marcher dans un labyrinthe.


Quand on sort des centres commerciaux ultra-chics de Singapour, on se retrouve obligatoirement entre des tours. Des tours, il y en a partout ! Certaines sont en verre bleu, d'autres en béton gris ou marron, d'autres encore aux formes étranges, jouxtent d'autres gratte-ciel aux formes encore plus originales. Quand ce ne sont plus les tours à bureaux, ce sont les édifices publics qui prennent des allures originales, comme l'Esplanade Theatres on the Bay, dont la bâtisse principale rappelle celle d'un durian ouvert, ce fruit qui sent tellement mauvais mais qui est si typique de l'Asie du sud-est. Ce concours architectural (d'urbanisme débridé) vaut un bon torticoli. Mais rassurez-vous, aucun bâtiment ne peut dépasser 277 mètres de hauteur, afin qu'aucun avion n'ait d'accident. Au niveau des extravagances, il y a aussi la Grande Roue. L'"Astronomique Roue", plutôt, qui culmine à 165 mètres de haut et qui détient ainsi le record mondial. Vu de haut, c'est vertigineux, et vu de bas, ça l'est tout autant. En plus, lors de sa construction, il y a eu une polémique assez inusitée quant à son sens. Elle tournait dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (ce qui emportait les bonnes énergies en dehors de la ville). Ce n'était donc pas assez Feng Shui ! Par la suite, le sens de rotation a été corrigé pour satisfaire tout le monde. On a aussi fait le détour jusqu'au Merlion, un gros lion (emblême de Singapour) qui crache de l'eau puissamment dans la baie de Singapour. Et juste à côté, passé le Cavenagh Bridge, on est tombés sur des statues d'enfants se poussant dans l'eau... Elles sont réalistes à s'en méprandre. Et par cette chaleur, sauter dans l'eau nous aurait bien dit. On aurait sans doute été verbalisés. Le quartier des affaires est aussi un quartier 100 % touriste... pour nous, quoi.



















Mais n'oublions pas que Singapour est une ville asiatique. Elle a beaucoup de points communs avec la Malaisie pour ce qui est de sa population (mais contrairement à sa voisine, les gens semblent avoir oublié le sourire et la curiosité des autres). On trouve ainsi un Chinatown aux temples multicolores (le temple Thian Hock Keng, par exemple) et dont l'odeur d'encens qui en sort est très présente (disons-le carrément, "trop" présente... Singapour est la ville too-much, non ?). Les marchés chinois mêlés aux couleurs rouge et or de Noël avait des tons de Christmas à l'occidentale, l'odeur de durian en plus. Au lieu des sapins de Noël, c'étaient des bambous décorés de guirlandes, qu'on a pu voir. Ah oui, preuve qu'on est bien en Asie, les Chinois continuent à se racler bruyamment le fond de la gorge et à cracher sur le sol en public... Arghhh !


Il y a aussi un quartier indien (Little India), un peu loin de notre hôtel (alors on n'a pas pu déguster de naan, cette fois-ci), rempli de temples aux sculptures kitschs (comme le temple Sri Veermakaliammam). Dans un des temples, nous avons eu la chance d'assister à une cérémonie avec musique, processions et rituels en tout genre. On ne sait pas trop à quoi ça consistait, mais c'était animé et plutôt jovial. Si Indiens, Chinois et Malais semblaient vivre conjointement et harmonieusement en Malaisie, ici, on s'est rendus compte que les Indiens représentaient la population du bas de l'échelle. Leur quartier nous a paru sale, et ce sont eux qui travaillaient sur les chantiers le soir et qui, à ce qu'on a compris, héritent des travaux que les autres ne veulent pas faire.


Le quartier musulman, aussi, vaut le détour (le coin d'Arabic Street). La Sultan Mosque nous a retenus longtemps, puisque, alors que nous la visitions, nous avons fait la connaissance de Jason Wilson, un États-Uniens qui vit à Singapour, qui est guide dans la mosquée depuis qu'il est passé de protestant à musulman. Maintenant, il s'appelle Ibrahim. Il nous a présenté la mosquée et a pu répondre aux mille et une questions que nous avions sur sa religion. Un gars super intéressant, hyper ouvert, curieux et rigolo (il connaissait Trois-Rivière dont il nous a conté une anecdote hilarante).



Pour repartir de Singapour, nous avons pris l'avion, direction Hô-Chi-Minh Ville. L'aéroport ultramoderne de Singapour se rejoint en métro. Pas cher et super rapide. Et un dernier record, et non des moindres : les escalators du métro sont, selon nous, les plus rapides que nous ayons vus à date ! Nous vous avons gardé les meilleures photos pour la fin. Voilà de quoi conclure sur le gigantisme qui caractérise tant la ville.




2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ils ont de drôles d'architectures, différentes formes bizares à Singapour.

Michele G a dit…

Plaisir toujours renouvelé à l'arrivée d'un nouveau compte-rendu.
Plaisir de découvrir des pays inconnus ou d'en redécouvrir d'autres, visités il y a si longtemps et qui semblent avoir tellement changé.
Plaisir d'admirer vos superbes photos.
Plaisir de suivre vos péripéties... quel talent de conteurs vous avez!