jeudi 24 février 2011

Des temples, Angkor et toujours...

Nous vous promettions une surprise pour cette semaine. Eh bien c'en fut une aussi pour nous. En effet, alors que nos pas nous menaient vers le nord du Laos puis vers Chiang Mai dans le nord de la Thaïlande, nous avons pris la décision de... partir dans le sud !


À Luang Prabang, nous avions pris un avion pour la suite de notre voyage. En effet, la frontière thaïlandaise était à plus de 10 heures de bus et rejoindre Chiang Mai en avion nous permettait d'économiser une journée de visite (et beaucoup de fatigue). En plus, depuis les dernières journées de 10 heures de bus et plus, nous nous étions résolus à ne plus abuser des longs trajets en bus. L'embourgeoisement de cette fin de voyage nous appelait à prendre un avion. Alors, en mettant quelques kips de plus sur la table, au lieu d'aller à Chiang Mai, nous pouvions aussi partir pour des contrées rêvées, entre ville et jungle abondante : les temples d'Angkor. Encore des temples, mais cette fois, "les" temples. La Rolls Royce des temples, La Mecque du bouddhisme et de l'hindousime. Alors en une heure vingt, nous avons fait le saut au Cambodge, à Siem Reap, dans un super avion de modèle "Fokker" (quel nom ambigü...) et avons exaucé un des souhaits de Julie.

La première chose que nous avons faite, à Siem Reap, fut d'aller manger dans un petit restau pas cher. Au Cambodge, on paie en dollars américains pour les "gros" achats (repas, tickets, hôtels, tuk-tuk) et en riels pour les plus petits (les jus dans la rue, certains achats dans les magasins). Donc, au moment de payer, on donne un billet de 10 dollars. Et le garçon qui nous sert refuse poliment notre argent, sous prétexte que le billet n'est pas assez neuf. Il en veut un autre. On lui répond, poliment, que ce billet nous a été rendus par le chauffeur de tuk-tuk qui nous a amené de l'aéroport en ville, donc qu'il est valable. Refus courtois de notre serveur. Nous, nous insistons. Lui refuse toujours. On insite encore. Non, il veut un billet neuf. Sa mère s'en mêle, le ton monte. On lui dit que c'est ça ou rien. Que le repas (7 $) sera payé avec ce billet ou alors on considère qu'ils nous l'offrent. Le ton monte de toute part et finalement la mère décide de nous foutre à la porte de son restau, sans qu'on paie. On s'en va. Plus tard, au moment de payer pour la visite des temples avec le guide la vendeuse refusera encore notre billet (nous avons choisi une excursion plutôt qu'un guide indépendant puisque ça devenait un vrai casse-tête d'en trouver un. Et finalement, nous n'avons pas regretté notre choix, puisque, en plus, le tour fournit des bouteilles d'eau fraîche à volonté, ce qui est indispensable si l'on visite les temples en aprèes-midi. À deux, nous avons dû boire au moins 8 litres d'eau par jour). On comprend alors qu'on s'est faits avoir par le gars qui nous a rendu la monnaie à l'aéroport et que ce n'est pas au Cambodge qu'on écoulera ce "vieux" billet de 10 $ (il avait de vieux qu'il était frippé et un peu déchiré, mais c'est surtout le fait que c'est l'"ancien" modèle américain de 10 $). Plus tard, on est retournés au restau pour leur donner un billet neuf. Ils ont finalement accepté, avec le sourire.
Plus tard, le soir, on est allés acheter notre passe de trois jours (40 $), qui nous a permis de visiter une bonne dizaine de temples. Ensuite, nous avons été manger dans un restaurant cambodgien spécialisé dans les sandwichs baguette (connu sous le nom du "Roi du sandwich baguette"), avec pâté et jambon (mélangés...). Excellent ! On avait aussi la possibilité de manger des oeufs contenant des poussins, mais on a passé notre tour. Sauf que...
Sauf que le lendemain matin, à 8 heures, alors que notre guide et notre bus venaient nous chercher, Julie s'est sentie mal. Elle est quand même montée dans la petite van (nous étions le chauffeur, le guide, Tom, un gars de Seattle et nous deux) mais à peine commencions-nous la visite avec le Angkor Wat qu'elle s'est vraiment sentie mal et est repartie à l'hôtel. Dire que c'est pour elle que nous sommes venus et qu'elle n'est même pas "foutue" de terminer la première journée de visite. Ça commence bien (soupir !). Le chauffeur a donc raccomagné Julie gratuitement où nous logions (le Garden House, pour 12 $ la nuit, tenu par un ancien chirurgien cambodgien qui écoute les nouvelles en français à la radio et qui parle encore très bien la langue de Molière). Néanmois, la visite a duré toute la journée pour Guillaume (Wow ! C'est fabuleux, Angkor). Nous avons donc décidé que la troisième journée servirait à visiter tous les temples que Julie a manqués le premier jour.
Le deuxième jour, nous avons fait le "Grand circuit". Ce sont les temples un peu autour de Angkor Wat, mais qui valent aussi vraiment, vraiment, vraiment le coup.
Ça a commencé avec le Banteay Srei. Il est aussi connu comme "La Citadelle des femmes". Comme pour tous les autres temples, nous n'étions pas les seuls. C'est plein de touristes (comme tous les jours de l'année, en fait) et il faisait une véritable canicule. Avoir un chapeau, des lunettes et des litres et des litres d'eau est primordial. Car visiter Angkor, c'est du sport (mais quel sport génial !). Preuve qu'il y avait beaucoup de monde, nous n'avons jamais pu avoir de guide francophone, ils étaient tous déjà pris (puisque nous avons pris cette décision à la dernière minute, il était difficile de réserver longtemps d'avance un guide francophone). Alors les trois qu'on a eus étaient des anglophones, plus ou moins talentueux. Donc le Banteay Srei nous a mis dans le bain des sculptures murales. C'est rempli de scènes de tout genre, et comme mise en bouche, c'était très réussi.






Après quelques litres d'eau, notre journée a continué avec le Banteay Samrè, plus vaste que le premier (donc contenant plus de touristes). C'est un superbe temple du XIIe siècle avec plein de belles décorations un peu partout (comme dans beaucoup de temples). Un des gros avantages de ce temple par rapport au premier, c'est qu'on pouvait rentrer dedans s'y mettre au frais. Mais encore une fois, on a trouvé ça très très beau et à chaque visite, on a eu une pensée émue pour les milliers d'esclaves qui ont construit ces forteresses sacrées pendant trente ou quarante ans.





La matinée s'est terminée avec la visite du Pre Rup. Même accablés par la chaleur caniculaire, nous sommes montés tout en haut de ce temple construit en partie avec des briques. On a encore pu aller se réfugier dans de petites pièces dédiés à Çiva et prendre une bonne bouffée d'air frais (et d'encens, aussi, car dans tous les temples, c'était rempli de petits bâtonnets qui brûlaient et respirer ça, au bout d'un moment, c'est un peu pénible). Pour grimper tout en haut, il a fallu monter des escaliers vraiment très pentus (environ 60 degrés, selon le guide). Pour y arriver, nous devions nous servir de nos mains pour nous aider. Les pierres des escaliers étaient si brûlantes que c'en était parfois assez difficile. Du reste, notre guide nous a dit que fréquemment, des touristes se tuaient à Angkor, dans ces marches, en prenant des photos. Ils perdent l'équilibre et tombent à la renverse. Nous, on a survécu !


Après le repas (et une pause pipi bien méritée pour Julie, entourée de pancartes lui indiquant comment faire "la chose"), on a été visiter le Neak Pean. Sans doute celui qu'on a le moins aimé. C'est un grand bassin (vide, puisque c'est la saison sèche) avec, au centre, une petite île où trône un temple sur le dessus. Le temple étant en partie en travaux, on n'y voyait pas grand chose (du reste, on a vu plein de temples en travaux – on savait qu'ils l'étaient car recouverts d'une bache verte, très laide – mais jamais personne sur les chantiers. Vu la chaleur, c'est un peu normal). Autour, il y avait quatre petits bassins, vides aussi, près desquels se trouvaient autant de temples dédiés aux animaux mythiques. On peut aller visiter ces petits temples, mais on court le risque d'être dévorés par les moustiques. Mais globalement, on n'a pas trippé sur ce temple.



Ensuite, on a filé au Prah Khan, qu'on a adoré ! Un très gros temple et en plus, c'était une ville antique. C'est truffé de superbes sculptures de démons, de déesses, de petites scènes. Et, en plus, quand on l'a visité, l'ensemble était désert. La ville est toujours entouré de plein d'arbres qui empiètent en partie sur celle-ci. On aurait aimé rester plus longtemps, mais il commençait à se faire tard, et on est rentrés. Au moins, vers les 16 heures, il faisait moins chaud et la visite en était plus agréable.









Quelle première journée (pour Julie) ! Le lendemain, le gros des temples nous attendait, appelé aussi le "Petit circuit". Un bon repas (composé de beaucoup de riz pour Julie), une grosse nuit de sommeil, et Angkor Wat nous attendait de pied ferme.
Même si Guillaume avait déjà vu les temples de cette journée, y retourner confirmait que voir Angkor, c'est génial. En route...
On a commencé la journée avec les temples d'Angkor (Angkor Wat). Et, au lieu d'aller voir le coucher de soleil très ordinaire en haut de la colline du temple d'or (le Bakheng), on est retournés au Angkor Wat, où le coucher de soleil est splendide. Là encore, c'est bondé de touristes. On est restés près de 3 heures là-bas pour visiter ce symbole du Cambodge. C'est très grand, très beau, très haut, très spectaculaire. Mais c'est peut-être ce trop de "très" qui rend ce temple moins émouvant que les autres et moins particulier. Néanmoins, Angkor Wat est le centre de cette immense toile d'araignée de temples. Du haut des tours centrales, on a une vue sur la jungle environnante et sur certains des petits temples situés à côté. Les bas-reliefs sont tous sculptés, les murs aussi, les plafonds également. Et, parfois, on voit un peu du rouge d'origine qui rappelle que le temple entier était peint, à l'origine.











Ensuite, direction le Bayon, notre préféré. Pour y accéder, on a passé la porte d'Angkor Thom et ses sculptures de soldats qui nous attendent, munis d'un gigantesque naga (une sorte de serpent-dragon). Les soldats ont la tête coupée (ce qui rappelle que sous la dictature des Khmers rouges, les têtes étaient systématiquement coupées et vendues à des étrangers) mais ils restent vraiment impressionnants.

Puis donc, on entre dans le Bayon. Fabuleux temple composé de 216 visages. On a adoré et sur place on a fait la connaissance d'un bonze techno (il avait un appareil photos dernier cri, et un de ses comparses photographiait avec son IPhone) qui venait de Phnom Penh. On est restés une bonne heure à faire des tas de photos avec les statues, à comparer les différents sourires et à entrer dans tous les petits temples (pour nous abriter) qui côtoient les visages. Tous ces temples et ces visages sont encore (et toujours) richement sculptés. Le plus étonnant, c'est que l'ensemble donne l'impression de superposition de gros cubes un peu "bordelique". Et de cet aspect cubique, on s'attend à ce qu'un Transformers apparaisse. Ce qui n'est jamais arrivé, évidemment.










Enfin, on a terminé avec le Ta Phrom. C'est le temple connu pour être celui où a été tourné une scène du film Tomb Raider. Les arbres gigantesques et leurs racines titanesques empiettent sur les temples. C'est assez incroyable. On se demande toujours qui des arbres ou des temples est arrivé le premier. Les racines ont parfois des allures métalliques qui donnent un côté "acier" à l'arbre tout entier. À certains endroits, les racines des arbres ont démoli des pans de murs si bien qu'il faut passer au-dessus de celles-ci pour continuer la visite. C'est plein de sculptures sur les murs, mais aucune ne représente Angelina Jolie. Là encore, on a beaucoup aimé, malgré la tonne de touristes.








Après ces 5 jours au Cambodge, nous sommes repartis en bus en Thaïlande, afin de ne pas manquer notre avion pour Hong Kong le 25 février. Près de 10 heures de trajet dont la frontière à passer (encore une fois, quel bordel et une attente démesurée au poste d'Aranya Prathet, en partie sous une fine pluie) et des embouteillages monstres en arrivant à Bangkok, mais nous voici arrivés en ville, où il fait nettement moins chaud qu'au Cambodge. Nous avons retrouvé notre ami M. Manh (dont nous avions fait la connaissance il y a 2 mois), et avons changé d'hôtel. Celui où nous sommes nous coûte à peine 5 $ par nuit (OK, c'est super spartiate et plein de moustiques, mais pour 2 nuits, on ne va pas dépenser tout ce qui reste de notre fortune quand on sait que le Japon nous attend. Du reste, ce matin, nous avons échangé nos guide de la Malaisie, du Vietnam et de la Thaïlande ainsi que 3 romans contre un guide tout neuf du Japon... On a hââââââte d'y être !). Et pour se remettre de toutes ces heures de voyage, nous nous sommes offerts chacun une heure de massage thaï dans un salon tenu par des Thaïs et où les seuls patients étaient des Thaïs, plus nous. Une heure, ça se sent ! On a le corps en compote, mais que ça fait du bien.
Demain midi, on s'envole pour Hong Kong !