lundi 18 octobre 2010

Avalanches sur montagnes... de chocolat

Ça y est, nous avons rangé nos gougounes dans nos sacs à dos et remis nos souliers de marche ! Ciao la chaleur, bonjour les glaciers !
Mais avant d´entrevoir les cimes enneigées et d´entendre aboyer les Saint-Bernard (avec leur tonneau de rhum au cou que nous n´aurons malheureusement pas vus), nous avons traîné encore quelques temps dans les environs de Mendoza, entre autres pour le vin ! Car aller à Mendoza et à Maipu sans se laisser griser par les Cabernet-Sauvignon et autres Malbec relève du péché ! Munis de notre guide de voyage détesté (ceux qui ont rédigé le Guide du Routard de l´Argentine ont sans doute beaucoup voyagé, mais certainement pas au pays de Maradona...), nous sommes allés dans le coin des vignes et des bodegas, en banlieue de Mendoza, à Maipu. Le bus 10 y mène pour quelques pesos. Et, à Mendoza, il faut s´armer de tonnes de monnaie pour monter dedans ! En effet, on doit insérer les 1,80 pesos nécessaires dans une machine pour avoir un ticket, mais la machine ne prend pas les billets et ne rend pas la monnaie et le chauffer ne fait rien pour vous aider. Alors on paie deux pesos et la machine garde ce qui aurait dû vous revenir. D´une manière générale, il y a un grave problème de monnaie en Argentine. Pour rendre le change, un vendeur rechigne toujours vu qu´il n´a que des billets... et certains de ceux-ci ont été déchirés maintes et maintes fois, recollés autant à autant de reprises et on a toujours peur que le susdit billet se désagrège dans notre poche.
Bref, revenons à nos bodegas. Sur place, à Maipu, nous avons commencé par la visite du Musée du vin et la dégustation de sa cuvée spéciale touristes. Une piquette comme on en a rarement goûté, servie juste aux visiteurs. Bon, c´était gratuit, alors on avale et on ne dit rien. Mais c´était surprenant car la visite était hyperpro et la guide passionnée, mais la dégustation abominable. Du reste, la guide était une vraie amatrice de vin, vu qu´elle n´a pas pris part à la dégustation avec nous...
Ensuite, nos pas nous ont menés à La Antigua Delicatessen, maison spécialisée dans les huiles d´olives, les chocolats, et plein de belles surprises. Et il faut absolument y aller ! Pour 15 pesos, nous avons eu droit à une dégustation d´huiles d´olives faites maison avec morceaux de pains. Toutes sortes d´huiles, vierges et extra-vierges ! Sublimes ! Nous sommes ensuite passés à la dégustation aux tapenades, aux purées d´olives et d´aubergines, pimentées ou pas. Par la suite, ce furent les confitures de fruits, puis les dulce de leche (fabuleux !), puis les chocolats. Et, en guise de digestifs, nous avions le choix entre de l´absinthe (elle tape !), du whisky (il cogne !), de l´eau de vie de banane au chocolat, etc. Inutile de dire qu´on est ressortis de là pas mal "feeling", sous un soleil un peu trop présent et chaud. Surtout, La Antigua est tenue par un Suisse ayant vécu en Uruguay et étudié à Buenos Aires en ingénierie. Il a aterri à Mendoza pour la douceur de son climat, et s´est mis à jouer les apprentis sorciers en essayant de créer toutes sortes d´alcools forts. Dans sa cuisine, il nous a montré ses alambics et fait sentir les eaux-de-vie à venir, senteurs qui nous ont fait se dresser les cheveux ! En tout cas, la visite vaut les pesos ! Au sortir de chez lui, donc, la tête nous pesait et la sieste devenait irrésistible. Nous avons donc marché, et, à la recherche d´une bodega que nous avons louppée finalement, nous sommes repartis sur Mendoza en dormant dans le bus !
Le lendemain, l´appel des monts enneigés s´est fait trop fort. Une dernière fois, nous avons chaussé les gougounes pour aller voir la plus haute montagne des Amériques, l´Aconcagua, qui cuilmine à près de 6962 mètres (quand même !). Y aller nous a pris autant de temps que le grimper (ou presque...). Quatre heures aller, et autant pour revenir du Puente del Inca, là d´où on peut bien le voir. Et deux heures ensuite à le regarder, ou plutôt à le chercher derrière de gros nuages noirs. On en a vu des bouts, admiré son environnement, et surtout... il a neigé ! Oui, rendus au mirador, la neige nous est tombée dessus ! Et nous sommes peu à nous balader en gougounes sous la neige ! De beaux et gros flocons qui nous collaient à la peau, pendant que nous regardions ce qui restait de visible du colosse disparaître. La laguna Horcones bleue, verte, transparente et si unique, selon les guides, était d´un beau noir clair sous les nuages gris. Et la neige neigeait, et la pluie pleuvait, et nous, nous avons hâté le pas pour aller dans le refuge du parc. Dans les montagnes, le temps change vite ! La preuve, à peine avions-nous eu le loisir de nous réchauffer, collés aux calorifères du refuge, que le temps venteux et gris se faisait bleu ! "Clic Clac !", tous les touristes sont sortis pour mitrailler l´Aconcagua, de loin (car pas le temps de retourner au mirador, le bus arrivait), et admirer les montagnes environnantes, aux cimes perpétuellement enneigées.
Puis les gougounes ont cédé leur place aux souliers de marche... Quelque vingt heures de bus plus tard, nous étions à Bariloche. San Carlos de Bariloche, de son vrai nom, est un gros village (enfin pas loin de 140 000 habitants) en rondins de bois, qui accueille des cars entiers de touristes quand la neige tombe et recouvre toutes les montagnes du coin. Les plus friands ? Les Brésiliens ! Et pour la peine, la ville devient Braziloche ! Mais en octobre, il y a peu de touristes. Heureusement ! Car comme ça, on a plus de chocolats, rien que pour nous ! Comme toute bonne station de ski, Bariloche réconforte les skieurs de chocolats. Nous y avons goûté, et ils sont... divins ! Ouh la la ! Des chocolats aux amandes, au dulce de leche, à la mousse, au café ! Le choix ne manque pas, et les magasins qui proposent ces douceurs se suivent à la pêle sur la rue Mitre. Mais soyons francs, nous ne nous sommes pas tapés vingt heures de bus pour manger du chocolat. Non, nous voulions voir les lacs bleus et verts, marron et laiteux et les montagnes qui les entourent. Nous avons sans doute croqué un chocolat chanceux, puisque nous sommes tombés sur une agence qui nous a proposé trois excursions pour le prix d´une boîte de Ferrero Rocher ! Alors conseil aux prochains routards : en payant cash, l´agence Huilliches offre au bas mot 30% sur les excursions et il n´y a aucune mauvaise surprise !
Nous avons tout d´abord été au pied du Cerro Tronador (3491 mètres) d´où l´on a vu notre premier glacier, le Ventisquero Negro (plus connu sous le nom de glacier noir). Notre guide, la surexcitée (et blonde) Jaqueline (sans "c") nous a offert une excursion géniale ! Nous étions une quinzaine dans le petit bus qui nous menait au glacier, et, comme elle savait qu´elle ne souviendrait pas de tous les prénoms des touristes, elle nous appelait tous par nos pays d´origine. Il y avait deux "Canada" (nous deux), quatre "Australia", puis des Argentins de Buenos Aires qui se faisaient appeler par leur quartier de résidence ("Rosario", "Boca", "Palermo"). C´était vraiment drôle ! Nous avons fait plusieurs haltes avant d´arriver au glacier. Et nous avons pu constater qu´en effet, quand le soleil est là, comme c´était le cas ce samedi-là, les lacs sont translucides et que les truites sont énormes et remontent le cours des rivières sous nos yeux, par troupeaux ! Sublime spectacle ! Quant au glacier, il est en effet noir. Jaqueline nous avait dit de ne pas faire de bruit ou de ne pas parler fort pour mieux sentir et entendre les avalanches qui se font du haut de la montagne. Ces avalanches, que nous avons entendues quatre fois, tombent en bas de la montagne, sur le glacier. En tombant, elles entrent en contact avec de la terre et toutes sortes de sédiments, et deviennent noires, ce qui donne sa couleur au glacier. Celui-ci se brise en de nombreux endroits et de petits icebergs flottent ainsi dans le lac où il se trouve. Le lac est vert, le glacier noir et des touches de neige blanche sont visibles de part et d´autre. Cela donne un tableau vraiment particulier, en dolby stéréo à cause du bruit impressionnant des avalanches. Qui va à Bariloche doit voir le Cerro Tronador !
Le lendemain, nous avons fait l´excursion pour laquelle nous étions venus, la route des Sept-Lacs, qui sont en fait huit, via Villa la Angostoura et San Martín de los Andes en terminant par el Valle encantado (la vallée enchantée). Cette boucle de près de 500 kilomètres (ça en fait de la route !) permet de distinguer plusieurs beaux lacs colorés (quand il fait beau, sinon c´est beaucoup moins spectaculaire ; nous, c´était "so so"...). Mais plusieurs des miradors permettant de voir ces lacs sont fermés pour travaux et d´autres ne se voient que quand on a sa propre voiture (el lago escondido - le lac caché). Bref, beaucoup de route pour un spectacle un peu décevant, à cause du temps et à cause de notre guide, à la voix criarde et franchement trop peu excitée comparée à Jaqueline. Pour terminer la balade, la vallée enchantée nous a permis de voir des guanacos (sortes de lamas... nous aurons donc vu les quatre sortes de lamas qui existent en Amérique du Sud ! Wow !), des sortes d´autruches et des lapins, en plus des "vieilles pierres"... (de ces vieilles pierres qui ont des formes bizarres et où chacun voit quelque chose de différent...).
Enfin, nous avons vu, sous la pluie, Puerto Blest (mais, selon notre logeuse, il pleut tout le temps à Blest...). C´est un bras d´eau qui part du lac de Bariloche (le Nahuel Huapi), pour former une sorte de fjord, avec plein de pins et des mouettes partout ! La forêt est vraiment verte et dense, et les percées de soleil mélangées aux pluies nous ont offert de superbes arc-en-ciel (mais on n´a pas trouvé le coffre plein d´or censé être à chacune de ses extrêmités). Quant à la cascade de los Cantaros, elle est super belle, mais quand on a vu Iguazu, on devient bien plus critique sur les autres cascades.
Maintenant que nos souliers sont bien accrochés, nous pouvons continuer à descendre, pour nous rapprocher de plus en plus du tourmenté détroit de Magellan...

2 commentaires:

Unknown a dit…

Sûrement pas aussi bon que ma verveine, le tord-boyau du Suisse... Bisous !

lys a dit…

C'est quoi, des gougounes?