samedi 22 janvier 2011

"Fatal Shopping Attraction" à Kuala Lumpur

Kuala Lumpur, en langage crypté commercial, ça doit signifier : "La ville où tout est plus gros, plus haut, plus lumineux que partout ailleurs". Kuala Lumpur, c'est la ville ultime pour magasiner. Magasiner tout et n'importe quoi, à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Dans les guides, il est clairement dit que la capitale malaisienne est le paradis de ceux qui veulent faire des dépenses, et voir les Petronas Towers aussi (on a suivi ce plan de match pour les visites). Il y a des centres commerciaux pour tout (la mode chic, l'informatique, l'électroménager, les parfums, les souliers, les gadgets, la bouffe, etc.), et pour trouver encore moins cher, d'autres centres commerciaux plus bordeliques en dehors du centre-ville ou des marchés extérieurs qui vous vendront des Lacoste (où le crocodile a la gueule plus ouverte que sur les t-shirts originaux) ou des t-shirts de foot pour une bouchée de pain.

Nous y sommes restés quatre jours, sans succomber aux sirènes de la dépense. Ou pas trop. Notre hôtel, le Backpackers Travellers Inn (34 ringgits la nuit) était situé dans le quartier chinois. Nous avions une chambre sans fenêtre mais avec un ventilateur. Pas de fenêtre signifie pas de moustique, alors on était aux anges. Dans la rue, c'était plein de petites gargottes pour manger pas cher (du malais ou du chinois. On n'a jamais trouvé d'indien, dommage), mais un peu beaucoup de touristes à notre goût. Et, à côté, un grand marché où on trouve de tout, garanti 100 % imitation. Alors on a fait quelques achats (chandail de foot et t-shirt). Le vendeur qui nous a vendu un chandail de Manchester United n'y connaissait rien. Au dos du chandail, était écrit le nom du joueur "Owen". En le découvrant, il a sans doute pensé que c'était une super star du foot, et c'est alors mis à répéter le nom du footballeur en boucles, avec la voix dans une sorte de transe... "Oweeeennnn... Oweeeennnn... Oweeeeennnn"... Bon, Owen, ça fait longtemps que ce n'est plus une superstar, Manchester l'a acheté pour remplacer un rempaçant, mais notre vendeur s'en foutait. On a un peu suspecté qu'il avait dû fumer car il semblait plâner pendant toute la vente. Finalement, pour 50 ringgits, on lui a acheté deux chandails. On aurait pu repartir avec des montres, des chapeaux, des costumes, des bobettes. Tout est garanti 100 % faux ! Autre anecdote de foot, à Kuala Kangsar, quelques jours auparavant, un magasin à l'allure tristounette, vendait des chandails de foot. Guillaume a fouillé dans ces bijoux poussiéreux avant de dégoter un chandail de Liverpool original. "Original" dans le sens qu'il n'y en a pas deux dans le monde comme lui. La devise du club est normalement "You'll never walk alone" ("Vous ne marcherez jamais seuls"). Là, c'était écrit "You'll never salk alone"... Bon, on ne sait pas trop ce que ça signifie le verbe "to salk", mais hélas, le t-shirt était vraiment trop petit, alors on l'a laissé pour un autre. Quel dommage !
Revenons à Kuala Lumpur. Quelques centres commerciaux nous ont vraiment impressionnés. Le plus petit des deux (tout est relatif, vous allez voir) est le Low Yak Plaza, un centre commercial exclusivement dédié à l'informatique. On l'a longtemps cherché, car notre guide s'était trompé de nom. Mais lui, c'est 6 étages d'électronique, de puces informatiques, de consoles de jeu, de cellulaires, de IPod, de IPad, de IPhone... Aïe ! Ça peut faire mal au porte-monnaie tant tout donne envie, même si les prix sont attractifs et négociables. Mais on veut repartir avec tout. On a magasiné, hésitant sur à peu près tout, et en ayant en tête qu'il nous reste de la route à faire et que nos sacs sont pleins. Avec des lumières qui flashent dans tous les sens, des vendeurs qui savent attirer le client, il faut de la motivation pour résister. Et nous l'avons eue, car le désir de repartir avec un IPod, un IPad et un IPhone étaient grandes. Finalement, on a juste été faire des photos d'identité pour nos visas viêtnamiens. On aura quand même magasiné quelque chose...



Un autre centre commercial que nous avons visité est le Berjaya Times Square. Là, c'est énormissime. 10 étages de magasins qui vendent de tout, un grand parc d'attraction (le Cosmo World) dans le complexe avec un Grand Huit qui passent dans le magasin et duquel proviennent les bruits des passagers qui hurlent, des cinémas, un bowling, des restaurants. Pffttt ! On y a passé une journée complète en se perdant. Il faudrait une carte géante et un GPS pour s'y retrouver. Là aussi, on a un peu magasiné, mais le contenu de nos emplettes sera révélé à notre retour. Au bout d'un moment, la tête nous tournait tant il y en avait partout (du monde, des articles, du bruit, de la musique, des décorations pour le Noël chinois). Mais il fallait le voir et on l'a fait, et franchement... c'est génial !




Enfin, le troisième centre commercial est celui des Petronas Towers. Sur 6 étages aussi, on trouve du vrai Chanel, du vrai Dior, du vrai Lacoste. Pour cher. Normal, les Petronas Towers incarnent la richesse et la prospérité du pays. On n'a rien magasiné et pas acheté de souvenirs dans ce centre commercial, désolés. Mais on a été au cinéma, voir un super film malais interdit aux moins de 13 ans... Khurafat...


Passons sur l'histoire et sur la postérité impropable du film, et parlons de l'ambiance dans la salle. Elle était glaciale. Glaciale car la clim' était mise à fond et comme dehors il fait 35 degrés et que nous n'avions aucun chandail, nous avions très froid... Mais... Mais à Montréal, nous avions acheté des couvertures de survie à 1 $. Une d'entre elles nous a servi. On était beaux, au milieu de la salle, sous notre couverture métallisée qui faisait du bruit dès qu'on bougeait. Mais ce n'est pas grave, car au cinéma, en Malaisie, les gens parlent, se font livrer de la bouffe (oui, oui ! Un livreur a apporté un plateau repas à un gars derrière nous !), envoient des textos. Et là, comme c'était un film d'"horreur" (entre guillemets), les gens hurlaient dès que c'était censé faire peur. Wow ! L'ambiance était dans la salle, car sur l'écran, c'était assez particulier. On avait déjà testé le cinéma quelques jours au Berjaya Times Square en allant voir Little Focker (hilarant !) et c'était déjà le va-et-vient dans la salle et tout le monde parlait.
Quant aux Petronas Towers, on les a vues. D'en bas et d'en haut. En bas, on a passé une journée à leur tourner autour pour les photographier sous tous les angles et surtout pour attendre de les voir s'illuminer la nuit. Les cinquièmes plus hautes tours du monde (451 mètres) sont vraiment impressionnantes, toute de verre et de métal qu'elles sont habillées. Et pour les photographier de plain-pied, mieux vaut être muni d'un super grand angle. Le soir, quand elles se sont illuminées (et que les moustiques ont commencé à nous tourner autour), c'était futuriste. Cet habillage de lumière sur le métal donnait aux tours des airs de Star Wars. Attendre la pénombre vaut le détour.










Le jour de notre départ pour Malacca, nous sommes montés sur la passerelle qui les relie, située au 41e étage. On peut avoir un des 1320 tickets gratuits en faisant la queue le matin même dès 6 heures, ou bien la veille, dépenser 10 ringgits pour acheter son ticket. Une grasse matinée vaut bien ce prix modique. De la passerelle, donc, on a une vue sur la ville et sur les nombreuses tours avoisinantes. Tout le dynamisme de "KL" apparaît. Une ville qui construit sans cesse, où rien n'est impossible et où tous les projets, même les plus fous, sont possibles. L'Asie est bel et bien le nouvel eldorado !





Hormis les centres commerciaux et les Petronas Towers, nous avons pérégriné dans les rues, au gré des quartiers. Comme à Georgetown, comme à Ipoh, comme à Kuala Kangsar, on a rencontré des Indiens, des Chinois, des Malais ; on a vu des temples chinois entourés de mosqueés ; on a vu des Indiens manger avec des baguettes dans un restau chinois et des Chinois manger avec les doigts chez les Indiens. On a été voir l'immeuble Sultan Abdul Samad, la poste centrale et le City Point, qui témoignent de l'influence anglaise contemporaine en Malaisie. Pas loin de là, toujours dans notre quartier, à la sortie du métro, on est tombés sur la Masjid Jamek (la mosquée du vendredi), la plus ancienne de la ville (1909). Dans cette ville, on tombe toujours, pas hasard ou pas, sur un monument du genre, comme égaré entre des bâtiments hyper contemporains.




L'étape suivante qui nous attendait, était Malacca, à 2 heures de route de Kuala Lumpur. Pour quelques ringgits, nous avons pris un bus public. Après le bouillonnement de la capitale, Malacca nous a paru calme mais dynamique. On a posé nos bagages à notre hôtel (le Discovery Café, 40 ringgits la nuit) et on est partis à l'assault de Malacca. C'est très touristique, mais on comprend vite pourquoi. La vieille ville est colorée, pleine de monuments qui témoignent de son histoire. La ville est facile à visiter à pied (mais mieux vaut attendre la fin de journée, avant 16 heures, il fait une canicule dévastatrice). Malacca est un carrefour commercial très important depuis le XVIe siècle, et les influences hollandaises, portugaises, anglaises, indiennes, chinoises et malaisiennes y sont notables. Mais outre ces bâtisses historiques, la ville a arrangé les berges de la rivière qui traverse la ville. On peut s'y balader de jour comme de nuit et à partir du soir, elles sont illuminées somptueusement et il y a même une fontaine colorée qui s'anime (en même temps qu'une belle musique d'ascenseur, laide à souhait). On a fait un tour en bateau dessus ce qui permet de découvrir la ville sous un autre angle. On peut aussi louer un trishaw, sorte de tuk-tuk malaisien, qui le soir venu, sont tout illuminés et super kitschs avec la musique à fond... Mais plus que ces balades, à Malacca, nous avons fait une grande rencontre.

















À peine étions-nous arrivés à notre hôtel que notre hôte nous invite, le soir-même à un mariage malais. Son boss, le propriétaire des lieux, invitait tout l'hôtel. Bon... OK, un mariage malais, on est curieux de voir à quoi ça ressemble, d'autant que le repas est offert, et que, selon le proprio, le premier ministre sera là ! On passe la journée, et le soir, à 19h30, nous sommes de retour à l'hôtel et attendons, comme convenu. Finalement, nous ne sommes pas seuls, puisque des touristes qui ne sont pas de notre hôtel sont également présents. Nous suivons le cortège. Les autres ne semblent pas plus au courant que nous. On se demande, comme les autres, si c'est une arnaque ou pas... Mais, après d'immombrables détours, nous parvenons dans une rue où il y a plein de petits stands de gens qui préparent de la nourriture, des affiches avec deux gars dessus (sans doute le premier ministre, suppose-t-on), et des chaises en plastique sur le côté. Et du monde un peu partout. Notre hôte nous prie de nous asseoir sur le côté en attendant... Mais en attendant quoi, on ne sait plus trop. Finalement, nous engageons la conversation avec un Malais, devant nous. Il s'appelle Ashim, est aveugle et est venu avec sa femme. Il nous dit qu'en fait, c'est une soirée pour célébrer la venue de l'ancien premier ministre malaisien en ville et que pour l'occasion, la ville est invitée à le célébrer et à manger gratuitement. Nous discutons et devenons rapidement amis Skype (pas Facebook, mais bien Skype). Il est super gentil, nous parle de ses amis Skype d'Algérie, du Canada et de France, nous fait un brin d'histoire du pays, mais, une heure après, des tambours se sont fait entendre annonçant l'arrivée de l'ancien chef. Nous sommes allés dans l'allée qui bordait le tapis rouge qui lui était réservé et l'avons vu ! Oui, on a vu l'ancien premier ministre, malgré l'agitation des gens qui voulaient le saluer, le serrer contre eux, etc. Guillaume a voulu lui serrer la main, mais un gros chevelu malais l'a tassé de l'épaule. Quant à la nourriture qui était servie aux stands, elle était malaise... Ce ne fut pas, et de loin, notre préférée. Il y avait des odeurs insistantes de poissons et d'oeufs, et les boissons que nous avons bues nous ont plus assoiffées qu'autre chose. Mais au moins, on a baigné dans la ferveur malaise quelques heures.




Côté bouffe et boisson, Malacca se défend plutôt bien. Nous avons ainsi goûté au Secawan. Une boisson qu'on trouve dans la rue, et qui goûte le jus d'érable ! C'est tellement sucré que ça a levé le coeur à Julie. En fait, c'est un jus de petites baies, mais on n'y regoûtera pas. En revanche, on a retrouvé les restaus indiens. Si la bouffe y est très bonne, que les roti canai (des crêpes frites, c'est super bon !) sont dans tous les restaus et qu'on peut manger à peu près ce qu'on désire, c'est tellement compliqué de parler anglais aux Indiens. Hier, on voulait manger du pain naan avec un Butter Chicken. Un gars passe prendre notre commande et on lui dit qu'on veut du pain naan, car plus tôt, quand on lui a demandé s'il en avait, il avait dit "Yes, yes"... Mais là, il ne comprenait plus ce qu'on souhaitait. Il répondait en indien, on ne comprenait rien. Alors on disait lentement "Nââââââââân... Breaaaaaad". Mais lui répondait quelque chose d'incompréhensible. On a été parler à un de ses collègues qui ne nous comprenait pas malgré nos imitations (imiter un pain naan c'est difficile, mais quand la parole ne sert plus à rien, on doit mimer. Donc on a mimé un pain naan.). Un client nous a vus, tous les quatre, à nous parler et à nous mimer sans nous comprendre et est venue nous aider. Il a compris nos besoins et a demandé au serveur exactement ce qu'on avait demandé. Pareil, avec le même accent que nous. Et là, l'autre a compris, mais il n'avait pas de pain naan. Le fameux "Yes, yes" asiatique...

À Malacca, on a aussi essayé les poissons pédicures. Le principe est simple. Pendant 15 minutes, on plonge les pieds et les chevilles dans des bassins où nagent des centaines de Rufa fishes (c'est leur nom), et eux viennent manger les peaux mortes. Voilà pour le principe. Dans la pratique, il faut beaucoup de courage pour plonger les pieds dans le bassin, car au début, c'est le fou rire garanti ! Et il ne faut pas bouger les pieds dans tous les sens, sous peine d'écraser un poisson ou de casser l'aquarium. Il faut rester zen. Avoir le contrôle de soi, pendant que les poissons sont tout autour de vos pieds. Entre les orteils, sous les pieds, derrière le talon, sur le côté des ongles... Au bout d'un moment, la sensation de chatouillis se transforme en une légère impression de décharge électrique (mais rien de bien fort). Et au final, on y prend plaisir ! Une centaine de petits poissons qui vous font la pédicure, ça fait de l'effet. Et on voit tout de suite qui a les pieds les plus pourris (sans faire de concours, ceux qui mangeaient les pieds de Guillaume étaient sur le point de faire une indigestion tant il y avait à nettoyer).


Demain, nous quittons la Malaisie pour Singapour. On a réellement adoré ce pays pour les gens qu'on y a rencontrés, pour la facilité à visiter, pour la simplicité et la gratuité des contacts et pour la bouffe !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

SUPER CA ME DONNE ENVIE D Y ALLER