mardi 4 janvier 2011

"Rappelle-moi de ne plus jamais aller sur les îles !"

Nous sommes maintenant sur l'île de Phuket. Il fait 30 degrés, et le soleil est radieux. Nous sommes le 4 janvier 2554… Oui, car ici, c’est bel et bien l’année du calendrier bouddhique. Et les péripéties de Ko Tao sont derrière nous.
Après plusieurs jours passés dans la ville de Bangkok, nous avions besoin de nous oxygéner les poumons. Quoi de mieux que d’aller passer le temps des Fêtes à la plage ? Direction le sud !
Notre première étape a été Hua Hin. Une ville côtière qui possède une jolie plage et un quartier touristique huppé. Qui dit station balnéaire dit également satisfaire les désirs des touristes. Et c’est la facette la moins reluisante du tourisme. Si la Thaïlande est surtout connue pour ses plages et ses temples, elle détient également la palme, beaucoup moins glorieuse, du tourisme sexuel. À Bangkok, nous étions situés pas très loin du quartier des backpackers, ce qui nous a permis de n’être que très peu témoins de ce genre de situation. Nous avons, entre autres, assisté à une négociation entre un homme d’une quarantaine d’années (un Anglais) et une jeune Thaïe dans la vingtaine sur le coût de sa venue et celle de sa famille en Occident, chez lui. En quittant Bangkok pour Hua Hin, nous sommes arrivés en plein cœur de ce type de tourisme. Dans certaines rues du quartier touristique, il y a des salons de massage qui se spécialisent dans le commerce du sexe. Le pire que nous ayons vu est une boutique qui affichait à l’extérieur son prix pour un blowjob : 80 bahts, soit moins de 3 $. Sinon, il y a toujours dans les bars un homme d’une cinquantaine d’années (généralement laid, gros et blanc) qui est avec une jeune asiatique sans que celle-ci semble s’amuser ou ne démontre un quelconque intérêt pour le monsieur à ses côtés. Après cela, dès que l’on croise un couple multiracial sans enfant, on ne cesse de se poser la question. Par contre, cela ne s’arrête pas aux jeunes femmes, il y a également un important réseau de prostitution homosexuelle qui semble tout aussi cruel. On a aussi vu un Occidental, sur une moto, qui avait pour passager un travesti (des transgenres, on en a vu aussi beaucoup ! Si on n’y prête pas attention, il serait bien possible de s’y méprendre et de prendre le monsieur pour une madame). Il y a quelque chose de scandaleux dans le fait de venir découvrir un pays pour le simple plaisir de venir chercher une satisfaction sexuelle à moindre coût en exploitant sa population. Et ce c’est sans parler de la prostitution infantile...



Nous n’avons que très peu profité de la plage à Hua Hin, puisque Guillaume commençait une sinusite (notre amie la clim’ est devenue synonyme de rhume potentiel. Dans les magasins, les bateaux, les bus, etc., quand les Thaïs mettent la clim’, ils la poussent au maximum. Alors on voyage en manches longues quand derrière la fenêtre du bus il fait 35 degrés !). Nous avons poursuivi notre route jusqu’à Chumphon (par train, le meilleur rapport qualité-prix à date : 1,70 $ pour 4 heures, en 3e classe, assis en plus) afin de se reposer et pour embarquer vers notre destination du jour de l’An : Ko Tao.


À Chumphon, il faut goûter aux beignets que vend cette dame. Ils sont fabuleux !

L’île nous semblait être le highlight de notre séjour en Thaïlande, un lieu sauvage, reculé, idyllique pour la plongée et le snorkelling sans parler des plages de sable blanc et des eaux cristallines. Dès l’embarquement au port, nous avons commencé à désenchanter. Le catamaran, le Lomprayah, était surchargé, trop de touristes, trop de bagages (nous n avions amené que notre petit sac, heureusement) et pas assez de places assises pour la traversée d’une heure trente. Plusieurs personnes étaient debout au deuxième étage. En quittant le port, la mer n’était pas au calme plat, bien au contraire. Elle se déchaînait et le bateau, lui, avait un horaire à respecter et n’allait certes pas ralentir sa vitesse pour accommoder les caprices de dame nature. Vingt minutes après le départ, plusieurs personnes montraient des signes de mal de mer (nous y compris). Les vagues faisaient tanguer le bateau de gauche à droite et la vitesse excessive d’en avant vers l’arrière et c’est sans compter les bagages qui, à l’extérieur, étaient détrempés ainsi que les pauvres personnes n’ayant pu obtenir un siège ! Certaines ont pensé trouver refuge à l’intérieur, mais elles se sont vite ravisées tant l’air climatisé était au maximum. Pendant que les bagages faisaient l’aller-retour sur le pont avant, notre cœur en faisait tout autant. Puis, une première personne a vomi et c’est alors que le concert a commencé. Partout, les gens étaient malades, impossible de rester passibles devant ce bal de vomissements (on se serait cru dans un film d’horreur ou dans Le petit monstre II), l’équipage nous a alors tendu des sacs à vomi. Aucun des membres de l’équipage ne s’est montré compatissant ou nous a avertis que la traversée serait pour le moins houleuse. Pendant donc plus d’une heure, nous avons vidé nos trippes (Julie) ou nous avons été étourdis et blêmes (Guillaume). Par contre, nous sommes arrivés à destination à l’heure requise ! À la sortie du bateau, Julie, blême sous le soleil de plomb, s’est écriée : "Rappelle-moi de ne plus jamais aller sur les îles !"...


Lessivés et faibles en débarquant sur l’île, nous avons eu une autre surprise. L’île paradisiaque sauvage n’avait rien de sauvage du tout. Le seul truc « sauvage », c’étaient les touristes. Des montagnes d’Occidentaux. L’île parle sans doute toutes les langues du monde, mais la moins entendue est sans aucun doute le thaï. Le centre-ville était plus encombré que le pont Jacques-Cartier à l’heure de pointe et l’urbanisme nous donnait envie de vomir (et c’est peu dire quand on sait que l’on vient de passer la dernière heure à vider son estomac). En arrivant à notre hôtel (le Freedom Beach Resort), nous avons pu constater que l’endroit est des plus magnifique (le lobby est très bien, le reste manque nettement de finition), logé dans une petite baie isolée et entouré de plages aux eaux cristallines. Notre bungalow (le T11) a une vue sur la mer. Bref, nous sommes enchantés du bungalow, même si celui-ci est sommaire et qu’il aurait bien besoind’une couche de peinture et d’isolant. Nous étions heureux puisque nous sommes venus ici pour profiter du soleil et non de la chambre.



La vue depuis notre bungalow.
Nous allons manger au village, question de remplir nos estomacs après la dure épreuve du bateau. Nous pouvons alors constater que l’île a été sacrifiée au tourisme et qu’il ne subsiste à peu près plus rien d’authentique (c’est même l’usine partout où l’on va : bateau, hôtel, restaurant, etc.). Même les Thaïs ont perdu leur légendaire sourire et leurs bonnes manières (tout comme les touristes qui croient que l’île leur appartient). En plus, tout est une fois et demie plus cher qu’ailleurs et ce n est pas uniquement en raison de l’éloignement. Les Thaïs ont compris que les touristes avaient de l’argent et ils en profitent allègrement. Ils les essorent jusqu’au dernier baht. Sinon, la plage de notre hôtel est calme, mais pas très propre et il y a des gros cailloux dans le fond de l’eau. Par chance, il y a une deuxième plage plus belle à la gauche de la première. Mais nous n’en avons pas profité les deux premiers jours, car il faisait gris et que Guillaume avait toujours sa sinusite.







Le plus gros hic de notre séjour est venu le premier soir quand nous sommes rentrés de souper. Nous nous sommes alors aperçus que nous n’étions pas les seuls locataires du bungalow, il y avait aussi des coquerelles ! Nous en avons donc fait la chasse et les avons noyées dans la toilette. Nous avons mieux rangé nos effets personnels et avons dormi sous la moustiquaire afin de nous protéger et des moustiques (gros comme des bourdons) et d’un éventuel retour des nos colocataires indésirables. À notre réveil le lendemain, nous avons eu une autre surprise, deux lézards avaient pris place sur les murs de la salle de bain ! Nous nous sommes dit que c’était le prix à payer pour être aussi bien situés. Guillaume a baptisé le plus gros des lézards « Raymond » et tous les jours suivants il nous a fait l’honneur de sa présence. Dans notre souvenir, les lézards se nourrissaient des bibittes, ils nous débarrasseraient peut-être aussi des coquerelles… En fait, ils n’ont rien de dérangeant. Ils restent sur le mur du bungalow ou sur celui de la salle de bain et ils attendent. On a alors tout le temps de les regarder et de voir qu’ils sont super gros, vraiment beaux et colorés, et surtout inoffensifs.


Le kit pour aller chasser la coquerelle.
Le deuxième soir, ELLES (nos amies les coquerelles…) sont revenues. Nous avons peaufiné notre façon de les traquer : avec un seau d’eau à moitié plein et un balai avant de les flusher dans les toilettes (il faut préciser ici que pour tirer la chasse d’eau, il faut ajouter de l’eau à la chaudière et nous en avons mis des tonnes pour s assurer qu’elles disparaîtraient). Le troisième soir le même manège a recommencé sauf que cette fois, nous en avons retrouvé dans le lit ! L’heure de glas a sonné. Nous sommes allés nous plaindre à la réception. Nous avons demandé à être changés de bungalow. Malheureusement l’hôtel affichait complet (puisque nous sommes dans la périodes des vacances de Noël), nous avons donc été obligés de leur demander de changer les draps et de nettoyer la chambre (il était impensable de changer d’hôtel, l’île entière affichait complet et nous ne pouvions pas reprendre le bateau pour la même raison). Le ménage a été fait, et du produit anti-insectes a été vaporisé dans la chambre… mais sans que cela donne de résultat. Une coquerelle est tombée du plafond quelques instants plus tard, s’écrasant sur la moustiquaire… C’en était trop, nous avons décidé de prendre les draps neufs et les oreillers et d’aller dormir sur les chaises-longues au bord de la plage ! Avant de débarquer sur la plage avec notre kit de nuit, nous sommes passés par le lobby pour avertir de notre déménagement, mais le jeune vigile de nuit était trop occupé à surfer sur le Web qu’il nous a à peine entraperçus. Et de toutes façons, il aurait dit « Yes, yes » sans rien comprendre à ce qu’on venait du lui dire.
Pendant la période des Fêtes, il y avait égalent un festival de musique électronique extérieur pendant quatre jours. De la musique non-stop, 24h/24, qui, portée par le vent, nous offrait des rythmes électroniques en permanence. Disons que cette nuit-là (la nuit du 1er au 2 janvier) a été très courte entre le combat avec les coquerelles, la plainte à l’hôtel (avec leur anglais plus qu’approximatif), les femmes de ménage, notre inspection, la décision de coucher sur la plage, la musique, les allées et venues des autres bungalows (nous avons assisté à une superbe scène de ménage pleine de « Fuck you » non loin de nos chaises-longues. Nous étions aux premières loges), l’inconfort des chaises en bois, les moustiques et la peur de devoir passer une autre nuit ainsi (sans parler de la peur de voir surgir une coquerelle à tout instant). Le lendemain matin, à la première heure, nous sommes allés répéter notre demande de changement de bungalow. Il faut dire que le service à la clientèle est inexistant en période achalandée. Par chance, puisque nous étions le 2 janvier, les gens commençaient à quitter et nous avons pu obtenir un bungalow exempt de locataires indésirables (le bungalow F6). Nous semblons être les seuls à en avoir eues, tous ceux à qui nous en avons parlé n’avaient rien dans le leur.
En ce qui concerne notre 31 décembre, il s’est bien déroulé. Nous avons été dans un restaurant au bord de l’eau mangé un steak (ou ce que les Thaïs appellent un steak) en buvant du vin. Guillaume leur a appris à ouvrir une bouteille de vin puisqu’ils ne savaient pas comment se servir d’un ouvre-bouteille. Quand le bouchon a été sorti de son goulot et que le « pop ! » s’est fait entendre, le staff de l’hôtel a même applaudi à cette magistrale démonstration. Preuve que les Thaïs ne connaissent rien au vin, la serveuse nous a apporté un verre plein de glace pilée pour rafraîchir nos verres, comme on le fait avec un jus de mangue. Mais elle ne semblait pas savoir qu’il est peu usité de mettre de la glace dans son vin. Nous étions aux premières loges pour observer les feux d’artifices et les ballons enflammés (sorte de mini-montgolfières qui se consument toutes seules) lancés dans le ciel par dizaines. Le ciel était rempli de ses petites étincelles orangées, comme des méduses, et le spectacle était vraiment original.
Pour notre dernière journée, nous avons loué un motorbike afin de découvrir les splendeurs touristiques de Ko Tao. C’est super facile à conduire, ce n’est pas cher (même si le litre d’essence sur l’île coûte dix fois plus cher qu’à une station service, mais bon, on n’a pas trop le choix, à moins de vouloir pousser son scooter sous 35 degrés…) Finalement, en quatre jours, nous avons très peu profité de la plage. Guillaume n’a pas pu plonger à cause de sa sinusite et nous n’avons pas fait de snorkelling pour la même raison, mais nous sommes tout de même allés patauger dans l’eau pour nous rafraîchir. L’île de Ko Tao n’a pas été à la hauteur de nos attentes même si les paysages sont magnifiques.




Nous partons maintenant vérifier si Phuket le sera (et Guillaume essaiera de faire de la plongée si sa sinusite disparaît). Parions que nous serons moins difficiles à satisfaire cette fois-ci, tant qu’il n y a pas de coquerelles !

4 commentaires:

Unknown a dit…

ça ne donne pas trop envie d'y aller, à Phuket. Dommage...

lys a dit…

Les coquerelles, la sinusite, les touristes...ça fait beaucoup!! Moi, pendant ce temps là, j'étais dans mon petit village, une petite île de verdure bien de chez nous.
Allez, la prochaine étape effacera tout ça; continuez à raconter.

Bibi a dit…

Eh! les amis, ça y est, Bibi est de retour!! Moi aussi je voyage: je suis parti sur le traineau du Père Noël pour l'aider à distribuer tous ses jolis cadeaux.Quel boulot! J'ai bien essayé de vous en envoyer mais y'avait tellement de coquerelles que j'y voyais rien.
Allez, à la prochaine, mes amis.Bibi y pense toujours à vous!

Anonyme a dit…

Vous me faite de la peine, avec vos petits soucis d'européens, les insecte, les lézards, d'ailleur ils appellent gecko �� et si vous entendez le gecko sept fois faire son bruit cela porte chance, malheureusement vous deviez être trop occupé avec vos soucis, ah oui les coquerelles même si se n'est pas très ragoûtant, sont très propres et inoffensif.