jeudi 30 septembre 2010

"Le Guatémalteque descend des Mayas, le Péruvien des Incas, et l´Argentin... du bateau !"

Les douaniers brésiliens ne se compliquent pas la tâche. S´ils voient une irrégularité, ils ferment tout simplement les yeux. C´est ainsi que nous avons pu rejoindre l´Argentine sans problème. El pibe de oro... nous voilà ! À nous la viande de boeuf, les vignobles, les montagnes, les glaciers, le tango et l´espagnol pour communiquer !
La ville de Buenos Aires se dévoile sous nos yeux, et nous apparaît... Paris. La ville lumière sud-américaine possède le même charme avec ses restaurants et terrasses extérieures, ses petits cafés plein à craquer, ses immeubles gris pierre, ses parcs et surtout avec ses grandes rues piétonnes. Une des raisons de cette ressemblance avec Paris est que certaines des pierres de taille ayant servi à bâtir les immeubles de la capitale argentine ont été tout droit importées de... Paris. Les Porteños ont aussi l´air plus européen que sud-américain. Les yeux sont tantôt parfois bleus, parfois verts ou parfois noirs, comme ceux de leurs voisins sud-américains, mais ils portent tous indégnablement la classe et le chic espagnols. Contrairement au Pérou et à la Bolivie, on peut regarder les gens dans les yeux sans avoir à baisser la tête ! La ville a des boulangeries à tous les coins de rues et une odeur incomparable de medialunas (croissants) fraîchement sorties du four envahit la rue et les narines. Même sans avoir faim, on est toujours tentés d´ouvrir la porte du magasin et de succomber au croissant accompagné du cafecito.
Le tango semble avoir disparu. Sauf des cartes postales et des rues touristiques. On entend souvent de la musique dans ces rues et parfois on voit un couple de danseurs de tango, emtouré d´une foule de touristes les mitraillant. Pour le joueur de bandonéon, il faut aller à un autre coin de rue - le MP3 a pris sa place - mais les danseurs, aussi attrape-gringos soient-ils, ont quand même la classe, et le show qu´ils offrent en pleine rue vaut le détour ! Ils prennent la pose pour les flashs, se déhanchent comme sur les cartes postales, mais la tension physique du tango est quand même là. Pour finir, le danseur enlève son chapeau pour saluer ses aficionados... puis le fait passer pour recueillir quelques pesos.
Autre piège à touristes (mais également le meilleur endroit pour voir du tango), le Caminito. La plus célèbre rue de Buenos Aires avec ses couleurs exubérantes et ses marchands d´art se donne des airs de mini-Montmartre. Par contre, avec l´affluence touristique, elle y a laissé son âme. Les marchands sont à peu près partout, au point de masquer certaines des devantures encore (un peu) authentique. Tout est devenu payant ! On peut poser avec des pseudo-danseurs de tango (qui ne font que prendre la pose pour la photo...), on peut mettre sa tête dans des trous et se faire photographier en ayant l´air d´un danseur de tango (ça aussi c´est payant !). Mais le clou du Camininto, c´est Maradona ! Un gars arpente la calle Caminito de long en large en apostrophant les gens d´un "¿Quieres una foto con Maradona?"... Le sosie du Pibe de oro propose ses services le temps d´une photo. Preuve qu´il est bien le sosie du joueur, il a disposé des photos de lui et du vrai joueur pour qu´on soit certains qu´il est bien le sosie de Maradona (comme si on pouvait se tromper...). En tout cas, outre le physique, il en a aussi adopté les manies, levant les pouces dès qu´il est pris en photo.
Plus populaire qu´Eva Peron, Jorge Borgès, Quino, c´est Diego Armando Maradona qui remporte la palme à Buenos Aires. Partout ! Il est partout, Diego ! Sur les murs des immeubles, sur les posters, sur les t-shirts. Il doit même être le crémage de certains gâteaux ! Son quartier, c´est la Boca. Et à la Boca, le club de foot, c´est Boca Junior. Un club populaire, encore aujourd´hui, au palmarès riche en trophées et en vedettes du ballon qui y ont fait leur classe. Faute de pouvoir voir un match, nous avons visité le stade. Une vraie arène, où les tribunes sont quasiment collées aux lignes de touche du terrain. Le stade, que les socios (les partisans) appellent la Bombonera (car elle a la forme massive et verticale d´une bombonnière) est unique en son genre. La proximité entre les socios et les joueurs donnent une idée du mal de crâne que les joueurs doivent avoir une fois le match terminé. En tout cas, quelle antre footballistique ! Le musée dispose de la photo des joueurs ayant porté le maillot jaune et bleu de Boca : entre autres, Gabriel Batistuta, Martín Palermo, et surtout, Diego ! Malgré toutes ses frasques sportives et extra-sportives, ses déclarations incendiaires et les résultats décevants de l´équipe nationale qu´il entraînait lors de la dernière coupe du monde, Diego reste tatoué sur le coeur des Argentins et continue de faire l´actualité. Les gens se baladent certes avec des maillots de Messi, mais pas autant que ceux portant celui de Maradona !
Question bouffe, Buenos Aires n´est pas en reste. Évidemment, nous avons testé le fameux boeuf argentin. Un sacré morceau ! Grosse portion, fin, parfumé, bien cuit. Rien à redire ! Ne pas manger de boeuf au pays de Diego serait une erreur. Le seul hic, c´est l´accompagnement. À Buenos Aires, la viande venait avec des frites. Les légumes, mieux vaut ne pas aller au restau pour en manger. Mais bon, le pays est plus connu pour ses bovins que pour ses tomates, alors nous goûtons les spécialités locales. Et, parmi celles-ci, le flan ! Et oui, il nous suit jusqu´en Argentine, mais avec des variantes, comparé à celui du Brésil. Ainsi, le flan casado vient aussi avec du dolce de leche - du caramel fondu... wow ! Pour ceux qui connaissent les Carambars, c´est pareil, mais fondu (mais sans les blagues). Dans le registre culinaire, une fois rendus à Salta, dans le nord du pays, nous avons évidemment goûté aux salteñas (les mêmes qu´à Tarija, en Bolivie). Les salteñas s´appellent ainsi puisqu´elles sont d´ici, en Argentine... Notre premier repas en fut donc exclusivement composé. Verdict : nous les avons préférées à Tarija. Elles y étaient plus juteuses, plus grosses et plus savoureuses. Nous allons continuer à les tester. À coup sûr, Salta n´a pas dit son dernier mot.
Pour finir avec Buenos Aires, nous avons passé une journée dans une de ses banlieues de villégiature, à trente kilomètres. Les Porteños sont nombreux à venir se réfugier à Tigre, une ville composée d´îles ! Des maisons sont construites sur chacune de ces îles, de même que des restaurants (pour les Français, ça fait très "bord de Marne") et l´ambiance y est très familiale. Alors on circule sur des bâteaux dans les voies d´eau... qui sont parfois recouvertes de poissons morts, le ventre à l´air (mais ça reste que c´est une super balade à faire !). Les bateaux font des arrêts quand les habitants leur font signe, et on peut donc accoster quand on veut. Nous nous sommes donc promenés sur une des îles de Tres bocas pour voir toutes ces petites maisons colorées, et, dans les canaux, des gens qui rament sur de belles barques ou sur des avirons, et d´autres sur de gros bâteaux à moteur. Inutile de dire que quand les seconds passent près des premiers, ces derniers, sur le point de chavirer, protestent virulemment.
Avant de quitter la capitale fédérale, nous avons pris le temps de faire un tour de métro. Quelle ne fut pas notre surprise de constater que non seulement la couleur des sièges correspond à la couleur de la ligne sur laquelle on se trouve, mais que les siègent sont en velours ! Sur la ligne rouge, ils sont en fait rose. Cela ne passe pas inaperçu et donne un air très seventies au métro. On se croirait presque au Studio 54 de New York.
Après Buenos Aires, nous sommes partis à Salta, dans le nord du pays, en bus, comme d´habitude, mais là, pour un très long trajet de près de vingt-deux heures ! Les compagnies de bus argentines semblent décidées à s´occuper attentivement de leurs passagers. Ainsi, outre quatre repas servis dans nos confortables sièges, Nicolas, notre agent de bord, nous avait organisé une partie de bingo ! Wow ! On avait tous nos petits cartons numérotés et lui annonçait les numéros dans son micro. Finalement, c´est une dame qui a gagné et est repartie avec une bouteille de vin blanc. Nicolas lui a proposé de chanter pour nous distraire, mais la dame a refusé. Nous, on aurait gagné, on aurait chanté ! En tout cas, ce furent vingt-deux heures faciles dans le meilleur bus que nous ayons eu jusqu´à présent (pas de vitre cassée, pas trop d´odeurs de sanitaires débordant, pas de passager écoutant sa radio la nuit, etc.).
C´est vraiment la saison basse, ici (heureusement pour nos portefeuilles, déjà asséchés par le séjour au Brésil). Dernier exemple en date, celui de l´hôtel où nous logeons. Quand nous sommes descendus du bus, à Salta, des représentants d´hôtels nous attendaient dans le hall pour nous proposer chacun leur hébergement, avec photos à l´appui. Nous avons choisi celui dont l´hôtel était le plus central et le moins cher. Il était déjà peu cher, mais finalement, pour être certain qu´on prenne une chambre, le gars a baissé son prix de dix pesos (mais juste parce que c´est nous, hein...). Et en plus, le taxi était offert ! Alors nous nous sommes rendus à l´hôtel Andaluz et, sur place, nous avons demandé un deuxième rabais si on prenait une seconde nuit... ce que nous avons obtenu. Dix autres pesos en moins par nuit ! En moins d´une heure, la chambre privée nous coûtait vingt-cinq pourcent de moins que le prix initial ! Et en plus, on a vraiment l´hôtel pour nous, puisque sur la dizaine de chambres et dortoirs, une seule autre chambre est occupée !
Salta est notre point de départ pour les Andes, que nous retrouvons après le long crochet atlantique. Nous allons de nouveau remplir nos gourdes de succulents matés histoire d´éviter le soroche !

3 commentaires:

Bibi a dit…

Alors, zut de zut!! il parait qu'on ne danse plus le tango là- bas?? Moi qui connaissais une belle chanson! Allez, je vous la chante quand même, écoutez:
C' est un tango lointain
Qui tourne trop bien
Un tango argentin
Qu'on voudrait sans fin
Tango sans lendemain
C'est déjà demain
Les tangos argentins
Ont toujours une fin

Alors, qui veut danser avec moi dans les rues de Buenos Aires?
Votre grand ami Bibi

Anonyme a dit…

Dis donc, Guillaume, tu t'es laissé pousser la barbe? ça ne doit pas être facile de manger le flan au dolce de leche avec une telle pilosité! Allez, régalez-vous quand même ! mais, pas trop de frites sinon vous finirez par ressembler à votre héros, l'ami Diego.

Anonyme a dit…

Mon message n'est pas du tout anonyme, je ne suis pas un corbeau, non mais!
C'est Lyse, qui vous suit toujours à la trace.