mardi 7 septembre 2010

La rentrée... sous le signe des tropiques

Revenus à La Paz pour dire un dernier au revoir à la señorita Naranjas, nous devions nous rendre à l´aéroport afin de prendre un vol pour São Paulo et, enfin, accéder à la chaleur, aux plages et à des menus diversifiés. Pour rejoindre notre avion, notre guide de voyage ainsi que l´office du tourisme nous avaient conseillé de prendre un bus, nettement moins cher qu´un taxi, qui passait régulièrement sur la rue centrale de La Paz. Nous avions donc le numéro du bus, connaissions l´endroit par où il passait, et... nos gros sacs sur le dos. Vers 19 heures, nous faisions le pied de grue, le guettant parmi les milliers de bus qui circulaient (en fait, ce sont des colectivos, des minibus de dix sièges environ pouvant accueillir trente personnes si ce n´est plus, toutes entassées, mais ne se plaignant jamais !). L´avenue principale est prévue pour en être une de trois voies, mais les autos, camions et bus y circulent en font au moins cinq, essayant toutes de se dépasser et rivalisant de vitesse, si bien que les gens doivent souvent aller au milieu de le route pour hêler leur bus et le prendre, au risque de se faire écraser ! De notre côté, nous surveillions son arrivée, de loin. Nous devions attraper le bus numéro 212 et, distinguer ce numéro parmi la marée de pancartes numérotées, ce qui n´est pas chose évidente de surcroît le soir ! Par chance, après dix minutes, nous en voyons un, lui faisons signe de s´arrêter, mais il est déjà plein à exploser et la vue des enclumes que nous portons sur le dos l´a dissuadé de s´arrêter ; le chauffeur nous fait signe qu´il continue sa route ! Quelques minutes plus tard, le même manège reprend ! Un autre, ensuite, nous dit que deux passagers vont descendre, mais plus loin, à la prochaine intersection. Si nous le suivons, nous aurons les deux places. Ni une ni deux, nous le suivons... en courant dans la rue en pente ascendante avec nos gros sacs à dos, mais la prochaine intersection est trop loin, nous perdons le colectivo de vue, essouflés et du coup, perdons aussi nos deux places... Découragés et sur le point de prendre un taxi, nous entendons soudainement une auto s´arrêter près de nous et un gars de nous proposer de nous mener à l´aéroport pour à peine plus cher que le bus collectif. Le gars n´était pas chauffeur de taxi, mais chaque jour, il devait rentrer du travail en passant près de l´aéroport, alors pour arrondir ses fins de mois, il fait monter des touristes qui doivent prendre un avion.
Tout heureux d´être à bord et certains de ne pas manquer notre avion (c´t´une blague ! Même en allant à l´aéroport à pied, on l´avait notre avion... qui décollait de La Paz à... 2 heures 30 du matin !), nous relaxons et entendons notre chauffeur nous demander : "Sigue haciendo peliculas Louchedefunch ?" ("Il continue à faire des films, Louchedefunch ?")... Euh... Sans avoir la moindre idée de quoi parle notre bon samaritain, nous lui demandons de répéter, ce qu´il fait, dans les mêmes termes, ce qui ne nous avance pas plus dans notre compréhension de la question... "Quien ?", reprenons-nous... "Louchedefunch ! El comico !"... Nous nous regardons, et, à tout hasard, nous tentons : "Louis de Funès ?"... "Si !", nous dit-il... Louis de Funès ! Assez surréaliste comme conversation. On allait parler de Funès à un chauffeur de taxi bolivien, un soir de semaine, dans les embouteillages de La Paz... Hélas, nous avons dû lui annoncer que son comédien fétiche était mort il y a trente ans... Le chauffeur nous explique ensuite qu´il a connu une Française il y a longtemps (sans doute du vivant de Louchedefunch), et qu´il s´est intéressé à la culture française avec elle, donc au cinéma, donc au gendarme à Saint-Tropez... Puis, il nous demanda des nouvelles de "Alayne Deloyn" (mais là, à vous de deviner de qui il s´agit !).
Bref, après ces considérations cinématographiques, nous sommes arrivés à l´aéroport de La Paz où, entre 21 heures et 2 heures 30, nous avons appris à attendre au milieu d´un hall d´accueil désert, à croire que les avions ne décollent que la nuit. L´aéroport semblait ouvert juste pour notre avion. Pour faire court sur cette attente interminable, disons que pour rallier Rio, il nous a fallu plus de vingt heures entre notre entrée dans l´aéroport de La Paz et notre sortie de celui de Rio (car nous avons eu droit à une escale technique à Asuncion, au Paraguay, puis un tranfert à São Paulo...). Mais, nous sommes bel et bien arrivés à Rio de Janeiro, où il fait soleil, où la mer est bleue, où les plages sont interminables, où la musique est omniprésente, où le foot est roi et où, comme toutes les grandes villes internationales, la vie est chère... Mais où la vie a l´air d´être tellement cool ! Rio la séduisante, la dynamique, la vibrante, l'accueillante et surtout Rio la magique. Elle est un mélange de culture raffinée et populaire, d'exotisme et d'occident. Une ville où il est possible de sortir du bureau en complet-cravate et d'aller à la plage en métro (si, si !), de se rendre à un concert de Lionel Richie, d'aller danser au rythme des tambours africains en plein milieu de la rue et d'assister à la dernière exposition sur la peinture élizabethaine en mangeant des sushis. Quel contraste, quelle merveille !
Qui dit grande ville, dit coût de la vie élevé. Sachant cela, nous avons dû limiter certaines de nos sorties et aller aux principales, parmi lesquelles se trouve... assister à un match de foot au mythique stade du Maracanã et ses 200 000 places (du temps de sa splendeur, car aujourd´hui, ce ne sont plus que 90 000 personnes qui ppeuvent encourager leurs équipes...). Le Maracanã, ça rime rime avec football-samba, avec Pelé-roi, avec foule de Cariocas... Bref, c´est le football total, à la sauce brésilienne. Nous sommes allés acheter deux billets pour le match du mercredi soir, opposant Flamengo (l´équipe du quartier de Rio où nous avons dormi) à une autre équipe sans importance, qui allait subir les foudres des Cariocas et de leurs partisans, dont nous ! Nous étions prêts à chanter notre amour pour nos joueurs avec les milliers d´autres partisans, à hurler pour les dribbles chaloupés, les tirs foudroyants, les buts renversants de nos préférés... La preuve : le soir du match, nous nous sommes fait maquiller aux couleurs des joueurs de Flamengo !... Nous entrons donc dans l´antre du Maracanã, entendons chanter les partisans... Mais là... Ô désespoir, des 90 000 partisans que nous attendions, ils ne sont que quelques milliers (13 000, apprendrons-nous plus tard) ! Les tribunes du bas sont fermés et les partisans adverses (du club Atletico MG) sont à l´autre bout du stade ! Ils ne vont pas jouer dans un stade rempli si peu ? Eh bien si ! Le temps de se faire la remarque, et le match commence ! Là, ça chante, ça crie, ça danse, ça bouge ! Tout en rouge et noir ! Wow ! On est coincés parmi les 13 000, au milieu des partisans cariocas... Heureusement qu´ils étaient là (avec tambours, banderoles et drapeaux), car pour le spectacle sur le terrain, ce fut nul (comme le score... 0-0), pas de tir, pas d´actions, pas de dribbles ensorcelants, pas de feintes à la Ronaldinho... Rien ! Les spectateurs ont sifflé leur équipe, et nous on est repartis...




Parlant foot, dans peu de temps, il y aura des élections au Brésil (présidentielles et locales). Alors la ville est pleine d´affiches pour les différents candidats. Et parmi eux, des vedettes du ballon rond ! Messieurs les fans de Télé-Foot, pour vos stats, sachez que Bebeto, Romario et même Zico sont tous candidats dans Rio de Janeiro !
À part le Maracaña, on a fait le Pain de sucre, qui surplombe la ville, la baie de Rio et ses alentours... Mais avec les nuages, ce n´est pas super ! De tout en haut, on ne voyait rien de la ville, ou si peu. Que des nuages ! Mais à l´étage intermédiaire, c´était parfait ! Et là, on se rend compte que Rio, c´est WOW ! Quelle ville, grande, dynamique, éclatée ! On l´avait remarqué en déambulant dans les rues, à la rencontre des Cariocas. Mais la vue panoramique confirme le tout !
En outre, la visite d´une des plages de Rio était un impératif ! Et qui dit plage à Rio, dit... COPACABANA ! Alors on a passé une journée sur une des nombreuses plages de ce quartier. Les gens jouent au foot, au volley, au tennis (en speedo pour les gars ! C´est le maillot de bain à la mode ! On a vu des gars se balader en ville en speedo, et ils passent inaperçus ! - en string pour les filles). Tout le monde s´amuse, la plage était noir de monde. Et la mer est propre, avec de belles grosses vagues ! Bref, aller à la plage à Rio, ça vaut le coup ! Enfin, nous avons fait la visite du quartier de Santa Teresa, en tramway d´abord, puis à pied pour terminer.

Un vrai Montmartre brésilien, de par l´étroitesse de ses rues, les innombrables petits cafés et boutiques qui longent la rue principale. Super balade de soir, qui n'est pas dangereuse en plus ! Car, en général, on nous a dit de faire attention aux vols et rackets divers. Mais, pour le moment, tous les Brésiliens que nous avons rencontrés sont super gentils, aimables, blagueurs, curieux. Alors oui, on fait attention (Pierre, en Bolivie, nous avait dit de faire attention, car ils étaient capables de nous voler tout, y compris nos maillots de bain ! Pour le moment, on ne sa baigne pas encore nus !), mais pour une grande ville, Rio, de ce que nous en avons vu, nous a semblé sûre. Il y a non seulement le foot, les plages, les cocotiers, mais aussi la nourriture. Nous qui avons eu un régime alimentaire peu diversifié dans les derniers deux mois, nos papilles salivent de plaisir aux goûts multiples qui s'offrent à nous. Les déjeuners dans les hôtels sont plus que copieux (il faut pratiquement sauter un repas tellement nous mangeons - bonjour les rondeurs) et offrent une variété de choix de fruits, de gâteaux (si, si avec du glaçage et tout), de pains, de céréales, de fromages, de jambon, de biscuits, de tartes et de boissons (avec des jus frais et naturels). Non seulement, il y a les déjeuners, mais nous avons découvert un buffet idéal pour nous. Les buffets où l'on doit payer au poids (de notre assiette bien évidemment !). Un vrai régal où la nourriture est savoureuse, fraîche et de qualité. Il y a également les pizzerias-buffet que nous nous sommes fait un devoir d'essayer. C'est le paradis des pizzas : aux fruits de mer, aux oignons, aux anchois, aux quatre fromages, au chocolat (oh que oui !), des pizzas à la chantilly, aux fraises et alouette ! Nous n'avions jamais vu autant de choix de pizzas sur un même lieu ni autant de saveurs inusitées. Par ailleurs, nous avons rencontré un nouvel ami, dans la rue : M. Doces ! Il vend des pâtisseries (une quinzaine de variétés de gâteaux !) qui sont exposées sous une vitre, et en découpe de généreuses portions pour aussi peu que trois reals ! Que la vie est belle à Rio !
Pour changer un peu de plages, nous sommes partis quelques jours (une semaine, en fait), sur une île, à trois heures au sud de Rio. L´Ilha Grande ! Des plages, des plages et encore des plages (avec du sable doré, du sable blanc, etc)... des eaux turquoises et plus limpides les unes que les autres. Ah oui, aussi des bancs de poissons, des étoiles de mer, des vagues, des eaux aux différents tons de bleu, des chutes d´eau, les cocotiers, et du soleil (enfin, souvent du soleil)... Bref, une île aux innombrables endroits où se prélasser, où réviser ses techniques de plongeon, où améliorer son apnée. Nous y étions au moment de la fête nationale du Brésil, le 7 septembre. La fin de semaine qui précédait, les habitants de Rio sont venus célébrer leur pays... mais, hélas, il a plu du samedi au mardi ! Et toute leur fête a été gâchée (en partie, car on a quand même vu des fétards collectionner les bières, d´autres revenir mouillés de la plage et des orchestres improvisés dans la rue).

Le seul "hic", dans tout ça, c´est la langue. Bon, nous avons appris à dire "Bonjour" et compagnie, en portugais, "oui" et "non", mais pour parler, on parler parfois espagnol (ou portugnol un peu aussi...), parfois anglais. Mais eux répondent en portugais... et on ne comprend rien ! On demande de répéter, mais c´est encore la même chose ! Et ils répondent tout le temps en portugais (OK, c´est la langue officielle, mais bon, ils voient bien qu´on pose une question en espagnol et que dès leurs premiers mots en portugais, on commence à s´agiter, à se regarder en se demandant si on a compris, bref, que c´est incompréhensible...), en parlant vite. Et quand ils parlent, on dirait que la phrase qu´ils prononcent n´est qu´une seule et même syllabe monocorde ! Bref, la rue qu´on cherche, on la demande souvent avant de tomber dessus par hasard !
En tout cas, quelle rentrée sous les cocotiers du Brésil !

5 commentaires:

Superpat a dit…

Bonjour,
Je suis un nouvel ami qui va vous accompagner jusqu'au bout de votre voyage.
Pendant que vous marchez sur la plage de Copacabana en chantant "la fille d'Ipanema", moi je fais du sur place Place de la République avec des milliers d'amis et on chante aussi : "Un pas en avant, deux pas en arrière". C'est pas terrible alors on s'est donné rendez-vous afin de mettre au point des tas d'autres chansons.

luce ouellette a dit…

Viva Brazil,
Oh comme j'aimerais être là pour sentir le soleil sur mon coprs, voir les couleurs des différents bleus de l'océan, goûter aux milliers de sortes de pizza.
Luce

lise a dit…

Les cariocas, la playa,les pizzas,Copacabana... ça fait rêver...Allez, faites la fête pendant que moi j'erre Place des Fêtes.
Lise,dans la grande ville grise

Bibi a dit…

"Brésil,oui je me souviendrai toujours
De cette belle nuit d'amour
Bonheur divin toujours trop court
Tout bas, tu dis je t'aime, oui."

C'est Bibi qui vous envoie cette jolie chanson ! Vous l'aimez ?

Bibi a dit…

"C'est la Samba brésilienne
Qui permet aux Parisiennes
Sans avoir l'air d'y toucher
Chaque nuit, de goûter
Les petits à côté
Du péché..."

Elle est pas mal, aussi, celle-ci, dommage que je ne puisse envoyer la musique, car elle est super!!
Qui c'est qui vous envoie de si jolies chansons?... C'est...
BIBI!!!!!!