dimanche 11 juillet 2010

Coup d´éclat à Lima

Après avoir fait le plein de soleil, nous étions prêts à nous lancer dans l´aventure : à nous les lamas, les canyons et les nuits blanches frigorifiques.
Nous avons finalement réussi à voir des lamas en visitant le site archéologique de Chavín, mercredi. Le site en tant que tel ne mérite qu´on s´y épanche pour autant qu´on ait vu d´autres ruines (ceux qui sont allës voir les ruines de Chichen Itza ou Teotihuacan peuvent rester couchés !), mais juste pour les lamas cela vaut le coup. En se promenant sur le site, nous avons rencontré quatre lamas "sauvages", trois bruns et un blanc près de la rivière où une aire de restauration libre y est aménagée. Nous avons pu nous approcher et les prendre en photos. Nous avons même eu droit à un beau mâchage d´herbe traditionnel de la part de celui de qui nous étions proches. Ne manquait plus qu´à se faire cracher dessus, et nous nous retrouvions dans la peau du capitraine Haddock ! Un peu plus et Guillaume me disait que nous pouvions quitter le Pérou après les avoir vus !



Les 2 photos du dessus sont des vues de Chavín.

En quittant Chavín.

Outre les lamas, nous avons pu déjà jouir du confort des colectivos, ces mini-bus où on peut monter à... c´est là le problème, c´est que personne ne le sait, et on s´y retrouve à 15, pensant que c´est le maximum, jusqu´à ce qu´une famille de Péruviens avec des paquets plein les bras ne nous rejoignent. On est archi-comprimés les uns contre les autres, il y fait chaud, mais personne ne reste sur le bord de la route. Qui plus est, les gens sont petits, donc les bus vraiment pas hauts. Quand nous, nous sommes dedans, nous sommes courbés en deux, et c´est vraiment inconfortable. Le colectivo transporte autant les adultes et les enfants que les poules ou autres animaux dans des boîtes carton. L´avantage est que ça ne coûte vraiment pas cher et que c´est rapide (normal, le colectivo est muni de klaxons et de toutes sortes de sonneries visant à effrayer ceux se trouvant sur son passage...).
Au chapitre des transports en commun, nous devons vous raconter l´épisode qui nous est arrivé entre Lima et Arequipa, dans la nuit de samedi à dimanche. Les 1000 kilomètres séparant les 2 villes se font en principe en 14 ou 15 heures. Nous avons donc pris le bus hier à 17 heures à Lima (après une nuit de bus entre Caraz et Lima) pour nous rendre dans le sud du pays, à Arequipa. Un bus semi-cama, avec des sièges inclinables pour essayer de dormir quand le bus ne joue pas de musique ou de films où tout le monde crie. Là, ce n´est pas ce bruit qui nous a empêché de fermer les yeux, mais... une vitre du bus qui a explosé en pleine nuit ! En effet, vers 22h30, on a entendu une explosion de vitre sur le sol et il a commencé à faire froid. L´hôtesse de bord est montée à notre étage voir ce qui se passait et a alerté le chauffeur : une pierre lancée de l´extérieur a brisé une vitre située 4 ou 5 rangs derriére nos bancs ! Le bus a continué sa route, et nous à avoir de plus en plus froid ! Il s´est arrêté de nouveau quand il a croisé une voiture de police sur le bord de la route... histoire de faire le constat. Ce qu´a fait le policier... sans jamais sortir de son auto (bien trop froid dehors !) et sans jamais voir ni la pierre ni les débris de verre. Le trou a été calfeutré au village suivant avec du carton et du collant adhésif... qui s´est décollé partiellement dès que le bus est reparti. Mais comme tout le monde dormait sous 2 manteaux et 2 tuques, on a continué, les mains bien enfouies dans nos poches. C´était trés confortable, mais c´est ça d´être victime d´un attentat ! (en fait, on s´est rendu compte que ce n´était même pas notre bus qui était visé, à la base, mais une auto ou un bus roulant dans le sens inverse du nôtre, vu que la fenêtre brisée est celle du côté route et pas celle du bas-côté... quand on ne dort pas à cause du froid, dans le bus, au moins, on élabore des scénarios sur cet acte terroriste !!). Tout ceci a fait qu´au lieu de 14 heures de bus, on est arrivés 17 heures après notre départ !
Mais le séjour n´est pas que catastrophique. Revenons aux paysages et endroits sublimes que nous avons visités. Comme le canyon del pato (le canyon du canard, sans savoir pourquoi ça s´appelle ainsi...). Depuis Caraz, on nous annonçait une belle balade de 1 heure 30 environ, sur un chemin parcouru par quelques autos, et le tout dans un paysage de rêve. C´est vrai que c´était beau, majestueux, que ça donnait le tourni tellement c´était haut, que les couleurs étaient tantôt lunaires, tantôt plus chaudes, et que les quelques chutes d´eau rencontrés donnaient une idée de la hauteur du canyon nous entourant. Le hic, c´est que les 8 kilomètres de route sur lesquels nous avons randonné étaient faits de poussière de roche brune ultra-fine et que quand un camion, un bus, une auto ou une moto nous croisait, ne ralentissant pas (ici, ce mot n´existe pas, le piéton doit courir pour ne pas être écrasé !), nous étions perpetuellement recouverts d´une couche de poussière ! Et que dire des 35 tunnels que nous avons dû franchir, munis de notre lampe frontale pour être certains que les bolides nous voient et nous épargnent... (car sous les tunnels, pas de lampadaires !) Bref, après 4 heures de marche sous un soleil de plomb, nous sommes arrivës à Huallanca, où le Pepsi avalé nous a réconforté. La dame qui tenait l´endroit nous a posé mille et une questions sur d´où nous venions, ce que nous faisions, etc. et elle nous a permis de ne pas manquer le bus de retour pour Caraz ! Car rentrer à pied, non merci. Le soir, le bus de nuit pour Lima nous attendait.



Le canyon del pato.

La place centrale de Caraz.

Fait notable à Lima, où nous n´irons plus, normalement, nous avons eu tout le loisir de profiter de notre journée de samedi. En effet, nous y sommes arrivés à 5h30 du matin (en ayant dormi une heure dans le bus, gros max) et le soir, le bus pour Arequipa partait vers 17h. Nous avons donc laissé nos bagages à la gare routière et sommes partis en ville, après avoir fait un brin de toilettes à la gare routière vers 6 heures (et se laver à cet endroit, à cette heure, ça fait vraiment routard !). Pour changer du riz, du poulet et de la chicha morado, nous sommes allés manger au McDo de Lima  (le repas le plus cher que nous avons payé) ! Wow ! Miam ! Des pancakes et du café le matin. Et comme si ce n´était pas assez, le midi, gros hamburger et frites avec Coca ! Ça a fait du bien à nos estomacs éprouvés les jours passés par un début de touristas (surtout Guillaume... mais c´est fini !). L´après-midi, nous avons regardé le match Uruguay-Allemagne sur l´écran géant de la place centrale de Lima. Le clou du spectacle fut, à la mi-temps quand le présentateur vedette de Lima a demandé à la foule de faire du bruit et de bouger pour encourager l´Uruguay (car le Pérou, pas qualifié pour la coupe du monde encourage toutes les équipes d´Amérique du Sud) sous le regard des caméras qui diffusent ce qu´elles filment en direct sur le fameux grand écran... Et... Guillaume, qui agitait ses bras, a vu son bras sur l´écran ! Donc tout le Pérou l´a vu aussi ! Le match nous aura aussi permis de profiter du soleil ! Car oui, il y a eu du soleil à Lima ! Pendant le match ! À la fin du match, nous sommes donc repartis, la moitié du visage brûlée par le soleil andin, vu que nous n´avons pas bougé pendant la totalité de la rencontre et que le soleil tapait toujours à notre droite...
Après toutes ces aventures, nous nous posons quelques jours à Arequipa. Dans notre agenda, il y a juste une croix la semaine prochaine, quand nous devrons être à Cuzco pour visiter le Macchu Picchu. D´ici-là, nous souhaitons aller vister le canyon de Colca et laver nos jeans de la poussière du canyon del pato...
Depuis le toit de notre hôtel à Arequipa.

4 commentaires:

Vriginie a dit…

Appelez mon ami Darcy quand vous serez à Cusco. Il pourrait vous héberger gratos je pense!!! et vous pourrez prendre un verre avec lui à ma santé!!!

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Anonyme a dit…

"La lune a oublié d'emporter la ville quand elle s'est séparée de la terre" disent les Arequipenos .C'est vrai?
Quant à moi,pas besoin d'aller sur la lune. Sur le dos du grand condor, je reste avec vous et je vois les Incas,les pumas,les lamas,le coca et même la jolie Juanita!
Lys, dans son petit village

Michèle G a dit…

Encore un compte-rendu passionnant. Je me revois, il y a presque 30 ans, passant la Puerta del Sol à la tombée du jour, après quatre jours de marche sur le Camino del Inca. Une vision magique sur le site du Machu Picchu (vos photos sont superbes). Et d'un autre côté, je me désole de voir comme ça a changé. Aguas Calientes n'était qu'un tout petit village, Cuzco avait encore une dimension humaine. Mais bon, c'est l'évolution...
Bonne continuation... en espérant que Taquile ne soit pas envahie de gratte-ciels!