jeudi 15 juillet 2010

Comme de la barbe à papa...

On a enfin vu des tonnes de lamas ! Des "llamas", des "vicuñas", des "alpagas" et d´autres sortes. Des petites et des grands. Des sauvages et des domestiqués. Des déguisés et des traditionnels. Et c´est vraiment mignon ! Tous ceux qui passaient à côté d´eux voulaient une photo. Quitte à se faire cracher à la face comme le capitaine Haddock. On les a même touchés, histoire de voir à quoi ça ressemble et... la main s´enfonce dans une quantité de laine phénoménale, toute molle et un peu drue, et au final, ça donne la même sensation que de toucher de la barbe à papa. C´est étrange, mais les lamas sont vraiment des animaux fabuleux ! Notre guide nous a expliqué les différentes variétes de lamas existant en Amérique du Sud et nous sommes bons pour en voir d´autres en Bolivie, en Argentine et au Chili !

Au rayon des animaux, lors de notre passage au cañon de Colca, nous avons pu admirer les condors. On y allait un peu pour ça, et un guide nous avait avertis qu´il se pouvait qu´on n´en voie pas, vu que ce sont des oiseaux assez capricieux qui ne sortent pas s´il fait trop froid, par exemple. Et, justement, ce matin du jeudi 15 juillet, quand notre guide est venue nous chercher sur les coups de 6h30 le matin, il faisait très froid, au point que la route était glacée à certains endroits. Bref, nous espérions que le condor veuille bien sortir le bout de son bec. Le temps d´arriver en haut du cañon de Colca, de nous arrêter sur le bord de la route pour contempler l´étendue magistrale du cañon, sa profondeur et les couleurs, il était 8h30 et nous avions gagné quelques degrés. Et très vite, nous avons aperçu, dans le cañon, un, puis deux, puis trois, puis quatre, puis cinq, puis six condors ! Des femelles et des mâles, des petits et des adultes. Avec les jumelles, on a pu les suivre... Wow !

Pas un coup d´ailes pour voler ! Juste le vent chaud pour monter et suivre les courants pour se diriger. C´est vraiment impressionnant. Au bout d´une heure, nous sommes repartis, mais peu avant de monter dans le bus, les condors se sont mis à voler à quelques dizaines de mètres de nous, et on voyait leurs cerres, les plumes de leurs ailes bouger au contact de l´air. Tout une parade !
Le chemin menant au cañon de Colca est assez arride. C´est la pampa. Des rochers gris ou marron, quelques plantes broussailleuses et, évidemment, les lamas, qui sont de part et d´autre de la route menant à Colca.

Ils vont par petits troupeaux familiaux, mais ne semblent pas effrayés par les humains, alors on a pu s´arrêter de nombreuses fois pour les photographier. Bref, les quatre heures de route séparant Aréquipa et Colca offrent du désert aride, mais, peu à peu, on devine le cañon. On monte jusqu´à 4800 mètres sur une route en lacets, et rapidement, on regarde en bas et on se dit que c´est vraiment haut...

Le coeur doit être bien accroché. La preuve, un gars, dans notre bus, a fini le voyage malade, son sac à vômi à portée de main, la tête posée contre le siège d´en face, maugréant son malaise, incapable de bouger, sauf pour ouvrir la fenêtre à côté de lui. Il pensait sans doute humer le bon air aréquipien, mais il a plutôt eu droit à quelques bonnes bouffés de pot d´échappement des camions environnants. Le pauvre, en plus, avait déjà vécu le martyr... En marchant le long du cañon plus tôt dans la journée, il a accroché un cactus... Et un gros morceau de cette plante s´est défait et s´est plantée dans son mollet ! Il a appelé la guide à l´aide... Elle a tiré comme elle pouvait le morceau vert, faisant bien attention de ne pas casser les monstrueuses épines, et on aurait dit, vu le temps qu´elle a mis à la lui enlever, que cette boule s´était plantée super loin dans son mollet... Le gars a fait comme si tout allait, mais plus tard, dans le bus, avant d´être malade, il a avoué qu´il avait mal et que son mollet était engourdie... Tiens, un peu plus tard, on s´est arrêté pour goûter aux cactus. Une dame en vendait et les découpait et nous a proposé d´y goûter. La chair est verte comme celle du kiwi, mais certains sont super doux et d´autres amères comme des pamplemousses. Et surtout, ça semble bien se digérer.
À Colca, nous avons aussi profité des bains thermaux. L´eau qui coule de la cîme des montagnes aurait des propriétés bénéfiques pour tous les maux du corps ! Alors on est allés se plonger dans des bains à 35 degrés, le soir, après la promenade aux ruines d´Uyo Uyo. Les bains sont dehors et on y est arrivés vers 17h30, soit une heure avant la nuit. Et la nuit, il fait froid. Alors autant dans les bains, il faisait très chaud, autant, quand vînt le temps de sortir, il faisait très froid et sombre... Je ne sais pas si ces bains nous ont fait un quelconque bien, mais en tout cas, après le bain, on était dûs pour une marche de 45 minutes dans la nuit noire, vers notre hôtel. J´avais pris ma lampe frontale, alors j´ai joué le guide pour notre groupe. Il faisait certes froid, mais on a eu droit à une vue grandiose des étoiles ! Au retour à l´hôtel, quatre enfants nous ont interprété une danse, en habits traditionnels. Après la démonstration, ils ont choisi d´inviter certains spectateurs... dont nous ! Alors on s´est retrouvé dans la peau des Quetshuas durant quelques minutes. Et pour finir, on a demandé à porter leurs vêtements, histoire de se sentir encore plus dans leur peau. Le résultat est saisissant...

Depuis notre arrivée ici, l´espace-temps est totalement différent de ce qu´on connaît à Montréal. Il faut juste s´y faire. Par exemple, lors de la promenade aux ruines d´Uyo Uyo, on nous avait dit que la balade allait durer 3 heures environ... Ce qu´on ignorait, c´est que la balade comprenait l´ascension vers les ruines, la "visite" des ruines, le bain aux thermes, le retour des thermes vers l´hôtel, le tout au pas de course... Idem au McDo de Lima. On est au McDo, c´est-à-dire au fast food... Entre le moment où nous avons commandé et celui de la première bouché, on a dû attendre 20 bonnes minutes, sans que le personnel ne s´en étonne. Normal, c´est la norme... Le bus entre Caraz et Huaraz doit partir à 13 heures ? Pas de panique si à 13h30 il n´est toujours pas arrivé. C´est juste une acclimatation qui parfois tape sur les nerfs...
Aujourd´hui vendredi 16 juillet, c´est notre dernier jour à Aréquipa, ville toute blanche et humaine, comparée à Lima. Elle nous a semblé calme (même si le klaxon des autos est toujours l´instrument favori) et accueillante. Il y fait beau, et tout autour, on est entouré de montagnes, enneigées pour certaines. C´est pas mal touristique, mais c´est suffisamment grand pour qu´on puisse trouver des endroits encore fréquentés par des Aréquipiens. Certains quartiers sont en grand travaux pour rendre à la ville son côté ancestral. Les façades des maisons sont grattées afin d´en faire ressortir le blanc des murs, des pavés sont posés sur le sol pour faciliter la circulation. Et ces travaux demandent une main d´oeuvre hallucinante. Comme beaucoup de travaux du reste. Pour poser une pierre sur un mur ou pour goudronner un morceau de route, il faut un gars pour gratter, un pour balayer les résidus, un pour laver, un pour poser le ciment, un pour vérifier si tout va bien, un pour poser la pierre ou mettre le goudron, un pour s´assurer que le goudron ne dépasse pas de la zone travaillée, un pour aplatir le tout et un contremaître qui surveille. Bref, ça fait du monde qui travaille... Contrairement à Lima, on dirait qu´ici, l´entretien de la ville est une préoccupation primordiale, qui permet aussi qu´il y ait tant de touristes qui viennent.

Comme mémorable endroit, on retiendra la visite du covento de Santa Catalina, un couvent gigantesque ancien, encore partiellement utilisé. Le couvent est si grand que certaines allés portent des noms de villes espagnoles (Tolédo, Cordoba, Malaga, etc.). Les murs sont peints avec des couleurs ocres, et on visite les anciennes cellules des habitantes, leurs chapelles. C´est très impressionnant et surtout très boien conservés. La visite que nous avons faite a duré, et, la nuit tombée nous y étions encore. Pour que la visite ait lieu, des bougies étaient allumés le long du parcours et des feux allumés pour nous réchauffer, dans les cellules.

PS. On a constaté notre changement d´hémisphère aux toilettes. En effet, quand l´eau se vide, dans les toilettes ou dans le lavabo, elle tourne dans le sens inverse de ce qui se passe de l´autre côté du globe. La légende est donc vraie !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Si j'ai bien tout compris, les cactus sont aussi doux que de la barbe à papa?
Lys dans son petit village

MissPaulette a dit…

Wow! Magnifique.....vous êtes des voyageurs incroyables...no surprise to me!

Profitez-en...et imaginez donc, votre voyage vient de commencer!!! YAHOOO!!!!!

Bisous,
Miss Paulette
xxxx

Michèle G a dit…

Merci pour ces récits passionnants. Ça fait rêver et ça me rappelle de bons souvenirs (et des nuits froides en altitude!). Les surprises, les belles découvertes et les rencontres intéressantes ne font que commencer. Bonne route!