jeudi 2 décembre 2010

C'est Noël trash dans la baie de Sydney

Samedi 27 novembre, c'était "Noël Rock", à Sydney. Le soir venu, enfants, adultes, chiens, chats, requins, kangourous, koalas... tout le monde guettait l'arrivée de Santa Claus dans la baie de Sydney. Des affiches annonçaient un feu d'artifice, l'illumination du sapin de Noël et un spectacle de jet-ski... Nous ne pouvions pas manquer cette batterie d'événements, alors nous avons bravé le vent frisquet du soir et avons pris place sur une des marches des escaliers qui font face à la baie. D'autres personnes y étaient déjà, vêtues d'un chapeau de Santa, d'une barbe blanche ou d'un vêtement rouge et blanc. Bref, ça sentait Noël dans la baie de Sydney (qui sent d'habitude un peu l'iode). Ça a commencé officiellement une heure avant les festivités quand un speaker proposait à tous ceux habillés en rouge et blanc de se joindre à la parade qui aurait lieu pendant la soirée. Pour recruter plus de monde encore, il proposait d'acheter des vêtements de Santa (qui pouvaient aussi nous réchauffer du vent, comme il disait. C'est vrai. Il a ajouté que la barbe de Santa était pratique pour épousseter) et que l'argent allait à une bonne cause. Les estrades se remplissaient lentement et on sentait que quelque chose allait commencer. À 20h15, le décompte s'est fait entendre... "Ready ? Three... Two... One... Go !" Au loin, dans la baie, un point jaune, comme une torche enflammée, est apparue. Elle s'est approchée, de plus en plus. Et on a vu... Santa sur son jetski (il est arrivé dès le début du spectacle et non à la toute fin comme en Amérique du Nord), au son de musiques classiques de Noël remixées à la sauce contemporaine. Pendant que Santa tournait dans la baie, sous le regard éberlué de tout le monde, la musique a évolué. On est passé de Elvis Presley à quelque chose qui ressemblait à une version style "Ramones", bien hard rock-trash. Et Santa qui tournait dans la baie, faisant des cercles acrobatiques dans l'eau. Puis, d'autres points lumineux sont apparus, plus loin. En se rapprochant, on a discerné des Santa Claus qui pagayaient dans un bateau traditionnel aborigène, genre tahitien. Puis d'autres Santa en jetski sont arrivés et dans ce curieux mélange, des feux d'artifice ont été lancés dans les airs, au son musical trash de "Merry Christmas" ! Un feu d'artifice qui partait d'une passerelle au milieu de la baie, mais aussi des jetskis des Santa ! Impressionnant et grisant ! Tout le monde hurlait, excité par le bruit des feux, de la musique et surtout de ces Pères Noël si trashs qui déambulaient au milieu de l'eau ! Vraiment génial ! Puis ce fut le passage d'une fanfare de Noël devant les estrades, avec des musiciens habillés en Santa. Ils étaient suivis des personnes habillées en rouge et blanc appelées au début par le speaker. Des vieux, des jeunes, des personnes déguisées, des handicapés, des Santa Claus Wang, des Santa Claus Aussie, bref, aussi cosmopolite que l'est Sydney. Les feux ont repris de plus bel, avec les applaudissement des spectateurs. À Sydney, on croit tous en Santa Claus ! Le tout n'a pas duré plus d'une demi-heure, mais c'était intense.
Nous sommes allés faire un tour au Centennial Park de Sydney. Un gigantesque parc où les gens courent, font du vélo, jouent au cricket, au football, au rugby, bref, où c'est plein de sportifs (mais il n'y a rien d'original, là, vue que tout le monde semble toujours faire du sport, ici). De notre côté, nous avons suivi le courant et avons aussi fait du sport en pédalant. Nous avons visité le parc en louant une petite auto à pédales, pendant une heure. Comme quand nous étions à Valparaíso et avions loué de petites autos, nous avons là encore fait des jaloux ! Les gens nous regardaient, jaloux de nous voir filer, libres comme l'air, aux commandes de notre super bolide. Ce fut notre initiation de conduite à gauche de la route.
Nous avions oublié d'en parler la semaine passée, mais ici, comme en Nouvelle-Zélande, les volants sont à droite dans les autos et elles circulent à gauche des routes. Alors quand on traverse, c'est écrit "Look right" sur les trottoirs, mais même après deux semaines à Sydney, on n'arrive toujours pas à savoir d'où viennent les autos. Traverser est une expérience inédite à chaque fois, mais un peu dangereuse aussi. Quand nous nous aventurons à traverser quand ce n'est pas encore notre tour, inutile de préciser que nous avons vérifié une bonne dizaine de fois avant de faire le premier pas.
Profitant du soleil éclatant, nous avons fait un tour sur de bateau dans la baie de Sydney. Sur le pont, il faisait une grosse canicule ensoleillée, et trouver une place à l'ombre était impossible. Nous nous sommes alors munis de nos chapeaux, de nos lunettes et enduis de crème solaire. Nous sommes passés par tous les points de vue les plus "carte postale" de la ville : le pont avec l'opéra en arrière-plan, l'opéra avec le pont en arrière-plan... mais aussi les voiliers qui font des régates en essayant de ne pas sombrer à cause du fort vent au milieu de la baie et essayant d'éviter de se rentrer dedans tellement ils étaient nombreux, le Luna Park (un parc d'attraction très facilement identifiable, avec une énorme tête de bonhomme qui fait face à l'eau).
Du bateau, on voit super bien le Royal Botanic Garden, où nous sommes allés plus d'une fois. Lors de notre dernière visite, en levant la tête vers les arbres, nous avons vu... des chauve-souris en très grand nombre, accrochées dans les branches par leurs pattes arrières, qui essayaient sans doute de dormir. Mais elles étaient là en plein jour, en plein soleil aussi, et se chamaillaient, si bien que certaines étaient forcées de changer d'arbre, et dans le ciel, on voyait des Batmans un peu partout. C'était très impressionnant, et Gotham City nous a paru bien proche.
Nous avons aussi fait la visite du Australian National Maritime Museum. Actuellement, ils proposent une exposition super intéressante (et un peu apeurante) sur les requins (difficile de passer outre quand on sait qu'en Australie il y a plus de 160 espèces de requins, dont certains se promènent dans la baie de Sydney), au nom évocateur de Planet Shark - Predator or Prey - The Exhibition. On y voit des requins qui existaient il y a des millions d'années (dont un qui est un mélange entre un requin classique et un caméléon... sa gueule, au bout, est toute enroulée, et se déroule comme celles des caméléons pour enrouler sa proie) et surtout des vidéos sur ces gros mammifères marins. Celles-ci font parfois peur (le plus apeurant reste la bande-annonce de Jaws), parfois pitié (comment les Asiatiques les pêchent juste pour les propriétés soit disant "aphrodisiaques" de leurs ailerons, les leur coupent, puis les relachent mutilés dans la mer) mais elles impressionnent tout le temps (un plongeur a filmé des bancs énormissimes de requins marteaux, vus de dessous. Des milliers de bêtes migraient vers d'autres eaux au-dessus de lui. Le tout, diffusé sur un écran géant est fabuleux). Le musée présente aussi les inventions d'ingénieurs qui ont créé des combinaisons censées empêcher les attaques : l'un propose une cotte de mailles (de 18 kilos) à mettre sous la combinaison (trop lourde pour un plongeur, donc pas utilisée), un autre une combinaison fait en bulles (les mêmes bubulles en plastique que l'on éclate des heures durant pour déstresser. Quand le requins les explosent, elles dégagent une odeur qui les fait fuir... mais ça n'a pas eu l'air de convaincre grand monde, alors ça n'a jamais été utilisé), puis l'armée américaine en a proposé une à ses pilotes d'avion pendant la Deuxième guerre mondiale, peu utilisée elle aussi (la combinaison était imbibée d'une odeur que les requins détestent... mais, vraissemblablement, il n'y avait pas assez de produit dessus, puisque, selon les dires d'un ingénieur, cette combinaison était avant tout "psychologiquement rassurante" pour le pilote...). 
Nous avions pris cette photo à l'aquarium, la semaine passée...
Et nous avons ENFIN vu ceux pour qui nous sommes venus en Australie. Au Sydney Wildlife World, nos amis les kangourous, les koalas et les crocodiles nous attendaient. Nous n'avons pas été déçus. Alors non, nous n'avons pas pu monter dans la poche des kangourous ; non, nous n'avons pas pu faire de matchs de boxe avec eux ; non, nous n'avons pas pu jouer avec les koalas et les nourrir de feuilles d'eucalyptus ; non, nous n'avons pas pu brosser les dents aux crocodiles... Mais oui, nous avons vu des kangourous sauter dans leur pré, manger, boire, nous regarder et même... se battre ! Oui, ils ont fait un match de boxe devant nous. C'est à la fois un match de boxe avec les mains et les griffes, mais aussi un match de karaté, car ils s'appuient sur leur queue et donnent des coups de pattes à leur rival. C'est génial et super passionnant ! Nous avons vu les koalas manger des feuilles, nous regarder et se rendormir (ils dorment vingt heures par jour en moyenne. Le reste du temps, ils ouvrent les yeux, mangent des feuilles, font caca, se repositionnent entre deux branches d'arbre puis se rendorment). Nous avons vu un crocodile gigantesque, que Crocodile Dundee aurait eu du mal à capturer. Il était dans un aquarium avec des poissons et la taille de la bête avoisinait les quatres mètres. Nous avons pu le voir du haut d'une passerelle où venaient se poser des perruches et des perroquets qui, évidemment, sont venues se poser sur nos têtes.
À ses débuts, l'Australie servait de prison pour les habitants des colonies anglaises qui avaient défié la loi. C'est ainsi qu'elle a accueilli quelque 58 prisonniers canadiens-français en 1840 à la suite des rébellions de 1837-1838. Pour nous, l'Australie ne représente en aucun cas un endroit reculé, austère (même si les habitants ne sont pas les plus accueillants que nous ayons rencontrés depuis le début de notre voyage) et punitif. Il s'agit plutôt d'une ville propre, avec un système de recyclage - y compris pour les seringues usagées des toxicomanes - complet, avec des transports en commun efficaces et bon marché, de nombreux parcs en plein milieu de la ville, des signes emblématiques (comme la fameuse affiche de Coca-Cola dans Kings Cross).
Julie avec la DeLorean, la voiture de Back to the Future, présente dans un cinéma de la ville, lors d'une projection du film destinée à ramasser des fonds pour la maladie de Parkinson.
Si nous n'avons, à peu près, jamais eu de problèmes de propreté dans les auberges en Amérique du Sud, il en va autrement en Australie. Nous ne savons si c'est parce que les gens y restent plus longtemps (jusqu'à six mois pour certains) ou si c'est simplement que nous sommes mal tombés, mais notre auberge, la fameuse Kanga House, elle aussi nous surprend encore. Au moins, nous avons un lit et une chambre propre (normal, c'est nous qui l'entretenons). Mais les douches et les toilettes sont tenues par des jeunes de 18-20 ans, la propreté laisse donc à désirer. Revues de cul dans les toilettes, vieilles bobettes qui traînent dans les douches, voila un peu ce qu'on y trouve. La cuisine, elle, le matin, ressemble à une porcherie. Les céréales qui nous sont offertes par l'auberge sont autant dans leur boîte d'origine qu'encore dans les assiettes qui traînent dans l'évier ou sur la table du salon. Bref, la vaisselle, ce n'est pas le fort des occupants de l'AJ. Quand nous arriverons à Wellington, en Nouvelle-Zélande, une autre AJ nous attend, et un dortoir de trois personnes avec. On a hâte et un peu peur de voir à quoi cela ressemblera...
À l'heure de lire ces lignes, la margarine est peut-être encore sur le comptoir...

4 commentaires:

princeluce a dit…

Avez-vous reconnu Skippy le kangourou parmi ses amis?. Il était là en Australie

Bibi a dit…

Bibi, il aimerait bien, lui aussi, servir de perchoir aux zoizos et puis aussi boxer avec un kangourou et puis aussi faire la grimace avec les gros singes...

lys a dit…

Ils sont jolis comme tout les koalas; et puis ils ont du spectacle, avec les matchs de boxe...

Bibi a dit…

Au secours!! Au secours!!! Bibi est en train de se transformer en bonhomme de neige!!!! Au secours!!!!