samedi 18 décembre 2010

La tête dans les volcans

Nous avons commencé fort notre dernière semaine en Nouvelle-Zélande. Nous sommes allés à National Park faire le trek d’un jour, le célèbre Tongariro Crossing. Il s’agit d une randonnée de 19,4 km qui serpente à travers les deux volcans actifs de la région, Togariro et Ngauruhoe. Elle traverse d’anciens cratères et longe des lacs aux eaux acides vert émeraude. Le paysage lunaire, les plaines voisines, le lac Taupo et les autres volcans au loin complètent le panorama de cette balade. À 5h45, nous étions debout pour accomplir notre mission. Notre hôtel, le Discovery Lodge - impeccable, mais à déconseiller pour les backpackers puisqu’il se trouve à neuf kilomètres de la ville et qu’il faut payer pour que les propriétaires viennent nous chercher, sans avertir du prix du transport - est le seul à offrir le service de navette aussi tôt, ce qui est vraiment génial puisque nous évitons d’être à la queue-leu-leu dans les sentiers, que la lumière du jour est magnifique à cette heure et que nous arrivons au sommet avant les grosses chaleurs du midi. À titre informatif, les autres hôtels de la région offre le service de transport aux alentours de 9h le matin. Il faut entre six et huit heures pour compléter la traversée d’un bout à l’autre (nous l’avons complétée en sept heures en prenant beaucoup de photos, nous aurions facilement pu le faire en six heures trente… Yeah !).
Si le premier kilomètre et demi se parcourt très facilement - nous marchions sur du gravier ou sur un pont en bois - la prochaine étape, s’est avérée plus technique : un kilomètre en montée à pic qui, dans notre cas, était très glissante puisqu’il avait plu la veille. Arrivés au sommet, un vent à écorner les bœufs nous attendait mais la vue était spectaculaire avec le cratère rouge à nos côtés et les nuages au loin à notre hauteur. Une seconde montée (le pic de la balade, à 1886 mètres d’altitude) nous attendait avant de redescendre vers les lacs acides d’une beauté à couper le souffle.











Après cette montée, nous attendait une descente très pentue dans un mélange de gravier et de sable volcanique humide, la combinaison parfaite pour glisser et se blesser (mais nous sommes rendus des pros, donc pas de blessure). À côté de nous, des gens descendaient en faisant leur jogging comme si de rien n’était ! Puis, nous avons longé les trois lacs émeraude (en prenant beaucoup de photos et en nous bouchant le nez, l’odeur d’œuf pourri apparaissait parfois par surprise), avant de poursuivre la descente dans un (interminable) chemin en lacets qui donne une vue imprenable sur le lac Taupo.







La dernière partie du trek se termine dans une forêt humide où, pendant 45 minutes, nous cherchions désespérément la sortie tant la fatigue se faisait sentir (l’humidité et la chaleur n’aidant pas). Jusqu’à notre arrivée, nous avons croisé du monde qui commençait le trek dans le sens opposé à celui que nous avions fait... mais qui prend autant de temps, sinon plus. Bref, ces baladeurs « lève-tard » avaient toutes les chances de terminer la randonnée à la tombée du jour ! Le point de ralliement du pick-up apparaît enfin. Les gens attendent leur autobus (généralement fourni par l’hôtel et à chaque heure à partir de 12h30) en se déchaussant (quel bonheur d’ôter ses souliers après un si long parcours) et en terminant leur lunch. Après quelques étirements, nous nous sommes aperçus que nous avions non seulement les pieds enflés, mais les mains dans le même état ! Le lendemain matin, Guillaume avait mal au bas du dos et Julie aux fesses, malgré nos étirements de la veille. Avoir monté le volcan Villarrica le mois dernier nous a grandement aidés, nous avons pu appliquer les mêmes méthodes de descente en pente raide et glissante. Nous avons même trouvé le trek facile (après le Villarrica et ses conditions climatiques impossibles beaucoup de choses paraissent plus faciles par la suite) même si la force du vent nous a peu surpris au sommet. Une journée mémorable qui s est terminée par une partie de billard (assez lamentable) dans les fous rires tant la fatigue se faisait sentir.

Rendus à Hamilton, nous sommes allés tremper nos corps meurtris dans les piscines d’un grand complexe aquatique appelé « Waterworld ». On ne trouve pas juste des allées pour faire des longueurs où apprendre à nager. Non, c’est bien mieux. On peut sauter de plongeoirs de un, trois, cinq, sept et dix mètres (bon, les trois derniers étaient fermés alors impossible de s’y jeter. Quel dommage !). On peut aussi s’amuser à courir sur une énorme et longue bouée en forme de haricot qui flotte sur l’eau. Le but est de la traverser en entier sans tomber dans l’eau. Mais comme elle était monopolisée par les enfants des écoles, nous n’avons pu en profiter (les enfants fêtaient l’arrivée des grandes vacances le lendemain, et l’arrivée prochaine de Santa Claus, aussi. Ils auront deux mois complets pour jouer avec tous leurs cadeaux). Mais ce pourquoi nous étions venus (nous sommes allés à Hamilton juste pour ça, en fait), c’étaient les glissades d’eau géantes. Et on en a eu pour nos dollars. Pour cinq dollars, nous avions trois toboggans rien que pour nous et pratiquement personne dedans. En haut des 52 marches à gravir, nous faisions face à deux toboggans couverts en forme de tube qui vont dans tous les sens. L’un est entièrement noir et l’autre a de petits trous dans sa coque qui permettent de voir où on descend. Les deux sont longs et vous mettent du chlore plein le nez. Et pour mieux en profiter, quelques cris hystériques font l’affaire, durant la descente. Le tube noir, qui ne laisse pas passer la lumière est vraiment intense, et même après une dizaine de descentes, il continuait à nous procurer des sensations fortes. Quant au troisième toboggan, c’est un toboggan droit, extérieur, et très pentu. On arrive dans de l’eau, évidemment, et avec la vitesse, ça « sploutche ! » dans tous les sens. Il faut bien croiser les jambes, faute de quoi les bijoux de famille en prennent un coup une fois en bas. On a tellement trippé que nous sommes montés sur la passerelle de départ, tout en haut, une bonne trentaine de fois (à chaque fois, ce sont 52 marches que nous devions gravir. N’est-ce pas la preuve que nous voulions vraiment nous amuser !). Alors oui, nous étions motivés par les toboggans à chacune des 1500 marches franchies. Mais les marches, en métal, étaient recouvertes de petites alvéoles bien désagréables pour les pieds. Certes c’était sécuritaire car antidérapant, mais au final... on se retrouve avec à avoir super mal aux pieds et de superbes ampoules naissantes.


Pour les touristes, se déplacer en Nouvelle-Zélande est vraiment facile puisque les autobus sont nombreux, se rendent dans toutes les villes et sont économiques. La compagnie de bus InterCity a créé un système appelé « Flexipass ». Il s’agit d’une carte sur laquelle on achète les heures nécessaires à l’itinéraire choisi (cela revient à environ huit dollars de l’heure et on peut acheter les heures à l’unité ou en nombre de 10, 15, 20, 25 ou encore 120 heures si nécessaire). Sur le site Web de la compagnie, il est possible de consulter le nombre d’heures prévues pour chaque trajet. À chaque fois que le bus est utilisé, le nombre de minutes utilisées pour le trajet est automatiquement déduit du nombre d’heures achetées (selon le temps prévu du trajet. Ainsi, si Taupo-Napier prend 44 minutes en temps normal, mais que, pour une raison ou une autre, le trajet a pris une heure dix, ce sera 44 minutes qui sera enlevé du total et non une heure dix). En plus, il est possible de réserver son trajet en ligne, par téléphone (avec un numéro gratuit) ou par l’intermédiaire du I-Site (quoique à deux reprises nous n’avons pas pu le faire avec eux pour des raisons nébuleuses). Par contre, malgré cet excellent moyen de transport, il y a des aspects négatifs. En effet, selon les endroits, nous ne pouvons pas aller partout directement. Aussi, souvent, la compagnie soutraite certains segments de trajet et dans cas le Flexipass ne fonctionne pas et il faut payer cette portion du trajet. Dans ce cas, il vaut mieux se rendre dans la prochaine grande ville où il sera alors possible de faire le trajet sans avoir à payer, ce qui nous oblige parfois à faire des détours et donc de dépenser des minutes inutilement. Plusieurs personnes peuvent être sur une même carte à la condition qu’elles voyagent toujours ensemble et au même endroit. Chaque achat d’heures est par personne. Ainsi, si un bloc de 25 heures est acheté, c’est 25 heures par personne et non pour les deux. Avec ce forfait (plus deux heures achetées ensuite) nous avons parcouru le trajet suivant : Wellington-Napier-Whakatame-Rotorua-Waitomo-National Park-Hamilton-Whitianga-Auckand (et il nous reste huit minutes que nous pourrions donner ou vendre via une page Facebook spéciale).
Le beau temps nous a lâchés après Hamilton. À Whitianga, il a plu et nous n’avons pas pu profiter des bains thermaux naturels. En plus, la marée basse, seul moment où on peut se creuser un bain à soi dans le sable et s’y plonger, était trop tôt le matin... et le service de bus qui nous déposait à la plage ne commençait son service que le 26 décembre. Alors à la place, on est allés voir « Tron 2 » au cinéma (vraiment très bon pour qui avait vu le premier, en 1982… et la musique colle tellement au film) et on a joué au Scrabble et au billard.



La ville d’Auckland ressemble à une grande ville développée, avec de grandes et larges artères, des magasins partout, des autos, des bus, une tour qui est la tour la plus haute de l’hémisphère sud (mais à cause de la pluie et des nuages, nous n’en avons jamais vu le bout). Rien de bien original. La rade d’Auckland est très grande aussi. Nous en retiendrons un de ses arbres de Noël. Sur un des quais, la ville a exposé Stars and Stripes, le bateau néo-zéalndais qui a gagné l’America’s Cup en 1988. Le mât a été décoré avec quelques guirlandes et boules de Noël. Sir Peter Blake doit être content de voir ce qu’est devenu son armada !



Le Stars and Stripes, déguisé en arbre de Noël.




Nous avons préparé notre départ pour Bangkok, dimanche. D’abord en allant manger du thaï dans un restau du coin (qui avait tendance à y aller franco avec les piments), décoré des portraits du roi et de la reine du royaume (ils nous regardaient manger avec des couverts et non avec des baguettes ! La honte pour nous !) et d’un giga-poster représentant Bangkok by night ! Des tours hautes jusqu’au ciel, des lumières partout. Julie aurait préféré avoir la surprise de la découverte de la ville en vrai plutôt que sur un poster, mais bon, au moins, c’était un poster sur un mur de restau thaï. C’est impressionnant et très excitant, et on a hâte d’y être. Ensuite, outre le restau, nous sommes allés nous faire beaux pour les grosses chaleurs moites asiatiques en nous faisant couper les cheveux. Pour Guillaume, c’est plus « raser la tête » qu’il faudrait écrire. Au moins, ça va nous tenir un bon bout éloignés des coiffeurs.

Bangkok, nous voici !

3 commentaires:

Bibi a dit…

Bibi, il aurait bien aimé prendre le grand toboggan qui fait mal aux pieds et sploutcher dans l'eau comme un bolide!La prochaine fois, vous m'emmenez, ça c'est sûr et certain!!

lys a dit…

Dis donc, Guillaume, j'espère que le coiffeur t'a coupé les cheveux au-dessus des oreilles, parce que, comme sur la photo, c'est pas terrible...à moins qu'en NZ ce soit la mode?

Luce a dit…

Adieu pays de Seigneurs des anneaux et de Gollum, fini les petites brebis dans les champs. Et puis en passant la coupe de cheveux de Guillaume lui donne déjà un look asiatique.