samedi 11 décembre 2010

Oeufs pourris pour tous !

Nous voulions publier le blog dès que possible. En effet, depuis notre arrivée en Nouvelle-Zélande, nous n'avons pas chômé. Presque chaque jour, nous sommes allés visiter un site touristique. Nous sommes dans un des pays occidentaux les plus développés que nous avons vus depuis le début de notre périple. Mais, paradoxalement, il est aussi celui où l'accès à Internet est le plus compliqué. Allez savoir pourquoi, c'est difficile de trouver un Cybercafé le soir (normal, les magasins ferment tous à 17 heures...), et partout il est payant et surtout très cher (entre 6 et 9 $ de l'heure). Dans les hôtels, il faut souvent acheter la carte Global Gossip pour y avoir accès (2,5 $ par demi-heure et les ordinateurs sont souvent hors connection), et même dans les bibliothèques publiques, il faut payer. Même dans le fin fond de la Bolivie, c'était plus facile.
Notre arrivée en Nouvelle-Zélande correspond aussi à notre retour sur la route (enfin !). We hit the road, baby ! Les paysages verdoyants (les collines et les champs) nous en mettent plein la vue. Nous pouvons même parfois voir l'océan Pacifique à travers ses paysages buccoliques similaires à ceux que l'on trouve dans Le Dormeur du val. Pour Guillaume, il s'agit de l'occasion parfaite de renouer avec Pancho, l'agnelet du Pérou. Et, pour en voir, des moutons, il y en a à perte de vue, dès que nous quittons la ville. La Nouvelle-Zélande compte en effet pas loin de quarante millions de ces adorables bêtes contre quatre millions d'habitants. Ils sont non seulement dans les prairies en train de ruminer, mais également dans les vignes, comme nous avons pu le constater à Napier. Ils se retrouvent souvent dans les prés, le long des autoroutes, à notre plus grand plaisir. Nous pouvons ainsi les admirer à notre guise. Des plus grands aux plus petits, avec ou sans laine, blancs ou bruns, ils ont l'art d'attirer le regard et de le conserver.









Notre premier arrêt au pays des Kiwis (l'oiseau, pas le fruit) a été Wellington, capitale du pays de part sa position géographique centrale. Ville de 200 000 habitants, elle a tous des grandes villes, sans que l'on puisse s'y perdre réellement. Tout le centre se fait à pied, des musées au port, en passant par les plages, les restaurants et les boutiques chics, à condition d'aimer la marche. Elle a la grosseur d'un gros village et fait passer la ville de Québec pour une ville immense. Par contre, après les heures de bureau, elle se déserte et on retrouve ses habitants le long du port où les restaurants abondent et les bars sont légion. Puisque notre temps est très limité, nous avons choisi une excursion en bus où nous pouvons descendre et monter à volonté et qui fait le tour des grandes attractions touristiques de la ville. Nous sommes d'abord descendu pour visiter la Weta Cave, boutique-souvenirs de la compagnie qui a entre autre fait les effets spéciaux de la trilogie de Le Seigneur des anneaux. Nous en avons profité pour poser avec Gollum et voir comment les effets spéciaux, maquillages, costumes et images de synthèse, sont réalisés. Nous avons poursuivi avec notre traditionnel arrêt au jardin botanique et son magnifique jardin de roses multicolores. Pour terminer cette journée en beauté, nous sommes passés par le cable car de la ville. Celui-ci était majoritairement touristique, mais la ville en compte quelque 400 qui sont privés. Ils permettent de monter et descendre les pentes dans de petites cabines, comme nous avions vu à Valparaíso. De retour à pied à notre hôtel, nous avons pu admirer les jeunes du coin qui profitaient de l'arrivée de l'été pour se baigner dans le port en sautant des quais. La baie permet de louer des kayaks, des vélos, des patins à roues alignées, de faire de l'escalade intérieure et du pédalo.





Après avoir quitté la capitale, nous nous sommes rendus plus au nord, à Napier, ville de la Hawke Valley. Cette région abrite, outre des vallées, des moutons et des vaches, de nombreuses vignes. Nous avons pris un tour organisé qui nous offrait la visite de quatre vignobles et la dégustation de fromages pour finir. Les dégustations, en général, offrent entre deux et quatre verres de vin et puis c'est fini. Là, nous avons fini la visite en hésitant à accepter les verres offerts par les vignerons. Comptez un peu : Mission Estate Winery nous a rempli six verres ; Church Road Winery, dix verres, Crossroads Winery, six verres ; Ngtarawa and Farmgate, quatorze... soit trente-six verres en l'espace de trois heures ! Si ça discutait fort au sujet de chacun des vins goûtés au début, vers la fin, cela a pris des allures de discussions de comptoir de bar. Quant au fromage, il venait parfaitement éponger nos estomacs imbibés. Nous sommes passés au travers des roquefort, cheddar, edam et chèvre. Bref, nous en avons eu pour notre argent (merci à la compagnie Grape Escape !).



Quelques jours plus tard, nous sommes arrivés à Whakatane, d'où part l'excursion qui mène à White Island, île volcanique. Depuis le port, la traversée prend deux heures (nous avons vu des dauphins, au retour) avant d'arriver au pied de cet impressionnant volcan marin, tout droit sorti d'un livre de Jules Verne. En petits groupes, nous avons pu voir des piscines de boue bouillonnantes, des vapeurs sufuriques, un cratère dont le fond ressemble à une piscine à l'eau verte (mais qui fume tellement que l'on a de la peine à voir la couleur de l'eau... et en plus, la vapeur irrite les yeux, le nez et la gorge). Le sol est recouvert de pierres aux couleurs jaunes fluorescentes, vert flash. On dirait que tout est irradié, contaminé par des produits tchernobyliens. Pour faciliter la balade d'une heure et demie, nous avions des masques à gaz et des casques jaunes, au cas où quelque chose nous tombe sur la tête. C'est très impressionant, mais ça pue l'oeuf pourri, comme beaucoup de villes que nous avons traversées.








À Rotorua, nous avons encore été visiter des surprises terrestres. Après les vignes de Napier, après le soufre des volcans, ce sont les geysers et les piscines de boue que nous avons vus. Là encore, une odeur d'oeuf pourri, partout en ville. Normal, elle est entourée de parcs géotermiques. Le parc de Te Puia permet de visiter une réserve géotermale, de voir des geysers qui peuvent monter jusqu'à 32 mètres, des rochers qui fument, des lacs acides aux couleurs bleutées, des trous, dans le sol, où s'échappent des vapeurs aux odeurs sulfuriques et des bruits de glou-glou. Le parc Wai-O-Tapu Geothermal Wonderland, non loin de là, offre aux visiteurs d'admirer un geyser (appelé Lady Knox) dont le jet peut atteindre aussi des hauteurs phénoménales. Nous hésitions à aller le voir quand un gars nous a appris que le jet était artificiel. Juste une sorte de tuyau sous la terre qui pousse de l'eau vers le ciel. Ça aurait été dommage que le premier geyser que l'on voie soit en réalité un faux. Lady Knox existe dans un but purement pédagogique, afin d'apprendre aux visiteurs la "mécanique" des geysers. Là, pas de masque à gaz, même si parfois, ça aurait pu être utile, vu l'odeur. Le long de la balade, on rencontre quelques sculptures maories et des chants guerriers sortent des buissons. En se retournant pour voir d'où ils proviennent, on tombe nez à nez avec un haut-parleur qui diffusent un vieil enregistrement...





Puis nous avons pris la route de Waitomo pour visiter les grottes d'Aranui puis les grottes des vers luisants (Glow-worms caves). La première visite nous a été présentée par Mark, un guide kiwi qui a mené notre petit groupe d'un bout à l'autre de la grotte, avec des explications passionnantes, illuminant de sa lampe de poche des stalactites et des stalagmites aux formes hallucinantes (Blanche-Neige et les septs nains, un chameau, une pieuvre et même la crêche de Noël), qui se rejoignaient parfois. Dans ces grottes, aucune vie (humaine ou animale) et, pour préserver la qualité de cet endroit, la lumière est tamisée et éteinte quand les groupes de touristes quittent la place. Il y faisait 13 degrés, température qui est conservée à l'année longue. Parfois, c'est très haut, parfois il faut se courber pour déambuler dans les couloirs. Il y a des formes partout et Mark nous a montré des tout petits stalactites. Ils paraissaient jeunes, à cause de leur taille et de leur finesse (comme les glaçons de corniches en hiver), mais ils étaient vieux de mille ans ! Les plus vieux avaient 400 000 ans, apparus bien avant l'arrivée des premiers Maoris sur l'île. Quant à la deuxième visite, elle nous a mené dans une autre grotte. Nous n'étions pas seuls, là. Une armée d'Asiatiques étaient avec nous. Notre guide nous a fait une visite de type industriel, avec des blagues mille fois utilisées. Pas de spontanéité, contrairement à la présentation de Mark. Le "Wow !" du tour est la visite en bateau, dans le noir, sur une rivière souterraine. Au-dessus de nos têtes, une voie lactée de vers luisants apparaît, accrochés aux parois de la grotte. Ils illuminent l'intérieur de la grotte et disparaissent au fur et à mesure qu'on se rapproche de la sortie. La région est truffée de plus de 300 grottes, mais la plupart appartiennent à des particuliers, seules 4 sont exploitées pour le tourisme.




Côté bouffe, une des spécialités du coin est la pie. Ça ressemble à une tourtière aux multiples saveurs. On en trouve un peu partout, ça ne coûte rien, c'est très bon et ça remplit l'estomac. Celles au steaks et aux champignons et celles de style cajun nous ont grandement satisfaits. Nous étions assis sur une table dehors, à Rotorua, quand nous les avons essayées, et elles avaient l'air de plaire aussi aux mouettes et aux moineaux, qui n'ont rien eu cependant. On a aussi trouvé des Fish'n'Chips, moins bons que ceux que nous avions goûtés à Sydney.
Pour les touristes, la Nouvelle-Zélande remporte le Kiwi d'Or pour ce qui est des informations. En effet, chaque ville dispose d'un I-Site (des Offices du tourisme). Dans chacun d'entre eux, on peut réserver des billets de bus, on peut se faire conseiller sur la région et sur ses alentours, et les employés peuvent aussi appeler dans des hôtels pour réserver des chambres et même des excursions. Tout est faisable avec eux. C'est comme une agence de voyage, sauf que le service est gratuit et généralement très bon ! On y retrouve des brochures, des plans et même, parfois, un poste Internet (et quand on sait qu'Internet est si peu accessible ici, c'est une denrée précieuse). Les employés des I-Site, comme les Kiwis en général, sont super chaleureux et ont la jasette facile pour parler de leur pays. Le problème, c'est leur accent. Ils semblent avoir une patate chaude dans la bouche et chaque mot qui en sort mérite une concentration surhumaine pour être compris. C'est un défi permanent.
Pour notre dernière semaine océanienne, nous remontons tranquillement vers Auckland. Notre programme est encore chargé avant de rejoindre l'Asie...

1 commentaire:

Bibi a dit…

"Tutira maine ga iwi
Tato tato è
Tutira maine ga iwi
Tato tato è"

Ca y est, Bibi, il connaît le maori!!