mardi 8 mars 2011

こんにちは東京から *, ou "Tokyo : quand la réalité dépasse la fiction"

Wouhou, nous sommes enfin arrivés au Japon ! C'est le pays qui nous emballe le plus tant nos références y sont multiples (mangas, robots, geishas, sushis, trains rapides, karaoké, etc,). C'est donc dire que nos attentes étaient très élevées pour le pays du soleil levant. D'une part, c'est notre dernière destination. Ensuite, nous voilà plongés dans la culture des fameux mangas. Et quand on a été des boulimiques de dessins animés, se retrouver au coeur du pays d'Albator, de Candy, de Cobra, de Gugu Ganmo, d'Astro, de Boumbo ou d'Olive et Tom, c'est comme aller en pèlerinage à La Mecque pour un musulman, ça vient vous chercher au plus profond de vos émotions. C'est le retour en enfance assuré. Eh bien pour faire court, le Japon nous enchante ! Par quoi commencer ? Nous avons passé une semaine à Tokyo, et on aurait pu y rester davantage, tant la ville est énorme, mais aussi parce que les acivités se comptent en tonnes.



En cherchant bien, nous avons trouvé un hôtel vraiment pas cher, le Yadoya Guesthouse, près du métro Nakano. Nous logions dans un petit appartement avec un couple de Vietnamiens et leur bébé. Ce n'était pas cher et nous avions tout... ou presque. Il nous manquait un vrai chauffage, à la hauteur du froid hivernal tokyoïte (autour de six degrés sans compter l'humidité). Il faisait si froid qu'on a dû se racheter des vêtements appropriés : manteau, tuque, mitaines et foulard. Pour seul chauffage, nous avions un radiateur d'appoint dans la chambre et les deux grosses couvertures dont nous disposions chacun étaient insuffisantes parfois. Une nuit, Julie s'est même réveillée en claquant des dents (réveillant par le fait même Guillaume). Nous avions une chambre de style japonais (oubliez les lits occidentaux). Nous dormions sur des tatamis, et pour le dos, au bout d'un moment, ça peut être un peu douloureux, surtout si Guillaume passe la nuit à dormir entre les deux tatamis. Mais on ne se plaint pas, la douche était très chaude (au moins) !


De notre appartement, il nous fallait dix minutes pour rejoindre le métro (Nakano). Dix minutes de marche dans de petites rues super belles, authentiques, comme dans les dessins animés. Des ruelles étroites avec juste des Japonais. Wow ! Que c'est génial. En continuant notre marche, on a pu voir nos premières autos japonaises, petites et dont le capot est souvent tout plat. Encore une fois, les mangas ne nous trompaient pas. On croit rêver. On est plongés en plein monde televisuel, mais c'est la realité d'ici !


Puis nous parvenions au métro. Là, il faut comprendre le japonais, car à peu près rien n'est écrit en anglais : les panneaux pour se situer, les prix, les stations, etc. Et s'y retrouver dans le métro de Tokyo est aussi compliqué car il y a des lignes privées, des lignes qui ne le sont pas, sans compter qu'il y a le métro et le train (alors comprendre le plan est une chose ardue, les couleurs des lignes se superposent, il y en a en pointillés). Il faut savoir quand on change de compagnie de métro afin d'acheter le bon ticket, au bon prix, au bon guichet. Et des lignes il y en a beaucoup ! Alors chaque jour, on commençait en allant à l'information pour demander comment aller à tel endroit, de quel quai partait le train et combien cela coûtait. Et comme on ne lit pas plus le japonais qu'on le comprend, l'agent nous écrivait le prix sur sa calculatrice et nous indiquait, dans un anglais japonisant, le numéro du quai en nous donnant une carte avec des traits pour les correspondances. Eh bien on ne s'est jamais perdus.



Il faut ajouter que le métro japonais est hyper silencieux. À peine quelques personnes parlent (pour ne pas dire qu'elles chuchotent), la majorité étant concentrée sur son cellulaire à texter, à lire ou même à dormir. À l'intérieur des wagons, des panneaux indiquent de fermer la sonnerie du cellulaire afin de diminuer le bruit et de mettre le cellulaire en mode vibration. Pour les banquettes prioritaires, il est même demandé aux gens de l'éteindre. Cela fait un bien fou de n'entendre que le bruit des rares conversations qui se déroulent en arrière-plan et des roues sur les rails. Partout, il semble que cette recommandation est exigée, puisque depuis notre arrivée nous n'avons jamais entendu une seule sonnerie de cellulaire. C'est à ce moment que l'on se rend compte à quel point c'est de la pollution auditive. Pourtant, quasiment tous les gens ont leur cellulaire avec eux en permanence, mais jamais aucun son n'en sort. Quelle joie ! Bon, si le bruit des sonneries ne nous importune pas, il y a parfois des gens qui sentent un peu (beaucoup) l'alcool de clochard. C'est surtout vers 19 heures que le pic olfactif est élevé : les gens sortent de leur job et vont s'avaler quelques sakés avant de rentrer chez eux. Ils en font profiter les usagers du métro. Autre fait marquant dans le métro, beaucoup de gens portent des masques. Pas uniquement dans le métro, mais dans la rue, aux magasins, dans les restaus, dans les temples. Au début, nous pensions que c'était à la suite des différents virus (grippe aviaire, etc.) du début des années 2000 qui avaient fait des ravages en Asie. Pourtant, en réécoutant un épisode du dessin animé Juliette je t'aime (quand le père de Juliette vient rencontrer Hugo pour lui parler du mariage avec sa fille), nous nous sommes aperçus que même en 1983 (date de l'épisode), ils en portaient. Mentionnons également que les rues sont d'une propreté irréprochable même s'il n'y a que très peu de poubelles (les gens mettent-ils leur détritus dans leurs poches ?). Nous imaginons donc que c'est une pratique culturelle hygiénique que de porter un masque.
S'il y une chose que nous savons apprécier maintenant, c'est bien la propreté des toilettes (et le type de toilettes, de marque "Toto"). Après quelques temps passés en Asie avec la présence des toilettes turques, le retour aux toilettes normales ("Western Style", comme c'est écrit ici) est grandement apprécié. Le Japon, c'est la Cadillac des toilettes. Les toilettes sont toutes, pour la plupart, électroniques, chauffantes et un robinet est installé au-dessus afin de fournir la quantité d'eau nécessaire à la chasse d'eau. Elles peuvent même fournir, pour les plus audacieux, un jet d'eau discret qui nettoie là où il faut. Guillaume ayant tenté l'expérience du jet d'eau, Julie a voulu en faire autant. L'expérience n'est pas désagréable, mais un peu longue. Un peu trop au goût de Julie qui décide de se lever pendant que le jet est actionné. Puisqu'elle sait qu'il y a un oeil magique, elle croit que le jet d'eau va s'arrêter automatiquement. Que nenni ! Elle s'est retrouvée avec un jet d'eau qui la poursuit jusqu'au mur en mouillant ses pantalons et en laissant la salle de bain dans un état douteux. Un tsunami aurait laissé moins de dégâts... Bref, le Japon peaufine ses toilettes intelligentes pour les rendre encore plus perspicaces.

On a souvent dû parler aux gens, pour les renseignements geographiques, ou, par exemple, pour commander notre nourriture. En général, nos "paroles" se limitent à des onomatopées plutôt guturales (qui signifiaient "Suis-moi dehors que je te montre l'image de ce que je veux manger" ou "Comment on fait pour aller là ?"). Notre interlocteur répondait par un "hmmm hmmm" identiquement gutural, très grave, accompagné de gestes un peu brusques et d'yeux grands ouverts. Souvent, dans les films, les Japonais sont représentés avec des intonnations qui semblent parodiques. Eh bien, non, elles ne sont pas parodiques, mais bien réelles, ce qui donne le fou rire les premières fois qu'on les entend. Ce langage nous a souvent depannés (cela nous a permis de survivre dans un monde où nous sommes "lost in translation"). Quand on ne comprend pas la réponse de notre ami nippon, on salue quand même en le remerciant et on va demander ailleurs. Car lui redemander lui aurait signifié qu'il n'est pas clair et on a souvent peur que nos interlocuteurs se sentent mal à l'aise face à cette situation. En effet, les Japonais offrent toujours un service impeccable. Et leur faire remarquer qu'on n'est pas satisfaits de leur prestation peut les humilier. Ce n'est pas ce qu'on veut, mais on se dit chaque fois que si leur supérieur se rend compte de notre insatisfaction, il pourrait les virer ou même les inciter à se faire harakiri... Mais de toute facon, le service est toujours parfait. On se fait saluer par tous les employés dès qu'on entre quelque part, les gens sont discrets mais toujours prêts à tout faire pour nous aider. Ils nous souhaitent toujours toutes sortes de choses, mais on ne comprend rien.
Quand, dans une boutique, on nous rend la monnaie, c'est tout un numéro. On doit d'abord mettre le billet sur un tapis special pour payer (pas en main propre !). Puis la serveuse prend notre billet, nous le montre, le range sur la caisse et nous rend la monnaie. Pour celà, elle dispose les billets en éventail devant nous et nous expose les billets qu'elle va nous rendre (afin qu'il n'y ait pas d'imbroglio), les compte devant nous à haute et incompréhensible voix, et nous les donne en main propre en nous saluant (pas de petit tapis sur lequel on pose les billets, cette fois). Et c'est toujours le même numéro. La vie ici est toujours pleine de petites surprises dans ce genre, ce qui nous fait vraiment tripper sur le pays. La délicatesse des Japonais, leur respect, leur discretion rendent la vie vraiment agréable et le service toujours impeccable.
Par contre, en arrivant, leur fameuse discrétion que nous apprécions tant, nous a fait un choc. Ici, dans la rue, les gens ne nous saluent pas, ne nous regardent pas, ne se retournent pas si nous les avons bousculés par mégarde. Nous sommes transparents aux yeux de la population. Dans la rue, les rabatteurs des restaurants interpellent les gens à entrer dans leur restau, mais dès que nous sommes à leur hauteur, ils détournent le regard. Nous sommes des fantômes. Difficile de s'y habituer apres l'Asie du Sud-Est, alors que nous étions amis avec tout le monde dès que nous arrivions quelque part. Par contre, cela s'explique par le fait qu'ils sont très privés et démontrent très rarement leurs émotions, alors pourquoi le feraient-ils plus avec des étrangers ? C'est un peuple aux traditions millénaires complexes et ce n'est pas à eux de s'habituer à notre présence, mais plutôt au voyageur de s'habituer à leur culture, surtout si l'on visite leur pays !


Nous avons évidemment fait les places touristiques de Tokyo. À commencer par le Crossing Road de Shibuya. Le fameux carrefour de cinq avenues où les gens traversent dans tous les sens en même temps. Et c'est vraiment très impressionnant. De jour comme de nuit, qu'il pleuve ou non. C'est l'un des emblêmes de Tokyo et il était hors de question de manquer cela. Si la place n'est pas aussi impressionnante en sortant du métro Shibuya, c'est que nous sommes alors excentrés. La vue depuis le Starbuck permet de réajuster la perspective et d'apprécier à sa juste valeur l'envahissement piétonnier de cette intersection.







Nous avons visité le temple d'Asakusa (avec des milliers d'autres touristes, ce qui nous a empêchés de pleinement en profiter) et à la fin de la visite, on est tombés sur deux filles de Tokyo qui mouraient d'envie de poser en photos avec des étrangers, sans doute pour leur Facebook. Guillaume fut le bénévole désigné pour satisfaire la demande de ces jeunes filles. Les deux Tokyoïtes ont aussi demandé à avoir un souvenir de cette rencontre et sont reparties avec une photo à leur plus grand plaisir.









Dans les allées du temple, tout comme dans celles du parc d'Ueno, on a pu voir les fameux cerisiers japonais. Ceux qui, une fois en fleurs, attirent les touristes du monde entier. Ils nous ont attirés, mais il était trop tôt pour voir leurs fleurs. On a vu des bourgeons en revanche. Et quelques bourgeons donnaient une idée de la belle couleur blanche à venir. Pour se consoler, on a pu voir des pruniers en fleurs. Pas encore pleinement en fleurs, mais quand même, avec des bourgeons bien ouverts aux teintes rouges et roses.










Afin de bien comprendre à quel point la ville est tentaculaire et s'étend à perte de vue, nous sommes montés au 45e étage du Tokyo Metropolitan Government Building afin de contempler le panorama offert. Nous y sommes allés de jour et de nuit afin de voir la ville s'illuminer. Les deux tours offrent de beaux panoramas, gratuits en plus. Elles se situent dans un quartier plein de gratte-ciel plus grands les uns que les autres, aux formes souvent originales. La tour sud offre une meilleure vue sur les gratte-ciel. La visibilité y est impressionnante et on peut même voir le Mont Fuji distant de près de 100 kilomètres. Par contre, les vitres sont de redoutables obstacles aux photos à cause des nombreux reflets... (mais bon, c'est un peu normal qu'elles soient là). Les tours sont jumelles et ressemblent aux tours Pétronas de Kuala Lumpur.








Un autre immeuble est également représentatif de la ville. La tour de Tokyo (Tokyo Tower) qui ressemble de loin, à s'y méprendre, à la Tour Eiffel à cause de la base métallique aux quatre pylonnes et d'une structure similaire. Ne surtout pas dire aux Japonais que la tour de Toyko est identique à la Tour Eiffel, ils vont s'en offusquer (mais avec retenue) car leur tour est 9 mètres plus haute que la française. Il est possible de monter à l'intérieur moyennant quelques centaines de yens. Nous n'y sommes pas allés puisque nous revenions du 45e étage du Tokyo Metropolitan Government Building. La vue du bas et de nuit est vraiment superbe. Tout en orange et doré, elle se voit de loin et vaut vraiment la peine d'en faire le tour.


Nous avons arpenté la rue Ginza, l'équivalent de la 5e avenue à New York ou des Champs-Élysées à Paris pour terminer dans le Sony Building. Nous voulions y voir les nouveaux modèles de télévisions, de caméras, d'ordinateurs, etc. Ces nouveaux appareils feront leur apparition dans quelques mois, au mieux, dans notre coin du monde. Nous avons craqué pour un appareil-photo (avec un zoom et un focus de fou !) et avec la conversion il nous revenait à 231 $ CA. Pour tester les modèles, le magasin avait recréé un parc animalier miniature avec plein de biches, d'ours et de chevaux, etc. et les appareils entouraient ce parc. Parfait pour zoomer et faire les focus. En allant à la boutique pour l'acheter, une représentante nous informe que ce modèle n'est pas disponible en anglais. Il faut retourner à l'endroit où nous l'avions vu. De retour sur place, nous trouvons la première personne disponible pour nous renseigner. Elle nous indique poliment qu'à ce prix, ce n'est pas l'appareil photo, mais seulement la lentille. Quelle déception de notre part. Le tout étant indiqué en Japonais, nous ne nous sommes pas étonnés de cet impair, cela semblait trop beau pour être vrai. Le Japon n'est pas reconnu pour être bon marché en électronique.




On a aussi visité un magasin de jouets sur plusieurs étages. Ça allait des poupées qui marchent toute seules aux peluches de Mario Bros en passant par un circuit pour petites voitures électriques. Le circuit qu'exposait le magasin était immense et on pouvait y jouer. Quand on se portait volontaire pour jouer les Schumacher en culottes courtes, un des préposés aux ventes approchait et se proposait pour être votre adversaire. Et dès que la voiture sortait du circuit, une autre préposée accourait pour la remettre sur la piste. Fabuleux !

Le seul musée que nous avons visité est le National Museum of Emerging Science and Innovation, aussi connu sous le nom de Miraikan. On pensait voir tout un tas de gadgets futuristes, pouvoir manger de la nourriture pour astronautes, tester des machines du XXIIe siècle, etc. Eh bien on a été déçus. Certes, on a vu Asimo, le robot mis au point par Honda. Et ça, c'est hot ! C'est un robot intelligent, capable de jouer au foot, de se déplacer en évitant des embûches et de répondre. On a eu une super démonstration en compagnie d'écoliers. Les mêmes ingénieurs ont mis au point un petit chien robot avec lequel on peut jouer et qui ressent (presque) des émotions. À tout le moins, il ressent la pression des doigts quand on le caresse. Et on a testé des machines qui expliquent comment fonctionne Internet (le fameux système avec que des 1 et des 0). Ah oui, on a aussi pu essayer la machine thermique mise dans les aéroports pour prendre la température des gens et les fouiller. C'est très bien expliqué, surtout pour qui sait lire le japonais. Il y a bien du personnel qui parle anglais, mais bon, ce n'est pas toujours génial.




Une bonne façon de s'imprégner de la culture japonaise est d'aller visiter le marché aux poissons de Tsukiji. Il y a des variétés inédites, des couleurs spectaculaires et il est possible de voir ce que les gens mangent et même d'apprendre comment l'apprêter ! Attention aux âmes sensibles (pour les photos). Les marchands se font toujours un plaisir de faire la pose en autant que nous sachions rester discrets et à ne pas les déranger pendant leurs ventes.



On tenait à essayer les Cybercafés japonais. Rien à voir avec les modèles occidentaux. Dans ces Manga Kissa, on n'a pas juste un ordinateur avec Internet. Non, on a une cabine pour soi, avec une télé câblée dedans, plein de DVD et de mangas à disposition, ainsi que de la bouffe et à boire. Comme c'est ouvert 24 heures, certaines personnes y dorment (il y a de mini-canapés au fond de certaines cellules) puisque 24 heures d'Internet coûtent moins chères que de louer une chambre. Comme on avait déjà nos tatamis glacés, on est juste restés 3 heures. Mais l'expérience fut intéressante (sauf pour ce qui est du clavier, qui est un peu japonais, un peu anglais et un peu plein d'autres langues sauf français. Et surfer dans les paramètres d'un ordinateur quand tout est écrit en japonais, bonne chance !).

On a toujours mangé nos repas dans des petits restaus de quartier, situés dans des ruelles étroites. Là, les restaus s'enchaînent et les odeurs aussi. Souvent, en entrant, on se retrouve devant une machine. On doit ainsi choisir ce qu'on va manger en appuyant sur le dessin correspondant (des plats élaborés ou juste du riz ou une soupe miso ; si l'image n'est pas là, on sort dehors avec un gars du restau et on lui montre l'image de ce qu'on souhaite ingurgiter, on rit tous, et on rentre vite, car il fait froid) et on paie à la machine. Puis on donne les reçus au chef qui nous prépare notre bouffe. Au moment où on entre, aussi, on est assaillis par les saluts de tous les employés. Qu'ils soient dans la cuisine, en train de servir quelqu'un ou ailleurs, tout le monde nous salue. Ensuite, on s'assoit et les plats arrivent. Et contrairement au Cambodge ou à la Thaïlande, on est servis ensemble. À nos côtés, se trouvent d'autres personnes. On sait que ce sont des Japonais quand on entend le bruit peu discret de leur aspiration des succulentes pâtes se trouvant dans leur soupe. Ça fait un grand "Frrrrrrrrrrrrruuuuuuuuuuuutttttttt !" dès qu'une nouille touche leur bouche. Et quand toute la salle s'y met, c'est un vrai concert. Mais ça ne dure pas vraiment longtemps puisque les Japonais mettent en moyenne 5 minutes pour avaler leur repas, bière comprise. Que cela soit le midi ou le soir, le repas est avalé de façon express et souvent en solitaire. Le repas ne semble pas avoir le côté social qu'il a pour nous. La preuve que le restau n'est pas fait pour parler ? Un matin, nous buvions un café quand une dame assise à une table à côté de la nôtre nous regarde et nous demande de baisser le ton. Elle lisait et nous ne faisions que parler, pas si forts que ça, mais trop pour elle. Et qu'un Japonais se permette de nous faire une remarque de ce genre en dit long sur son ras-le-bol de la situation. Pour ceux qui ont faim, manger sur le pouce est toujours faisable. Dans la rue, c'est plein de machines qui distribuent des boissons. Et pour manger, comme les Japonais semblent très gourmands, il y a plein de boulangeries ou de pâtisseries qui rempliront les estomacs vides.






On dit des Japonais qu'ils ont un sens du respect des règles inébranlable. Nous faisons de même avec eux. On ne se sert pas de l'eau dans nos propres verres, mais on demande à l'autre de le faire. On se sert toujours mutuellement. Autre exemple, on salue les gens à qui l'on parle en arrivant et en partant. Bref, on essaie de faire comme les autres, pour ne pas choquer. Mais des fois, on outrepasse les règles. Ainsi, les Japonais ne franchissent pas le passage piéton si le feu n'est pas au vert pour eux. Ils attendent. Toujours. Tant que c'est rouge pour les piétons, ils restent immobiles. Même quand il fait froid et qu'il est tard. Et surtout même si à droite ou à gauche, sur des centaines de mètres, aucune voiture n'est visible. Des artères larges et droite peuvent être vides d'autos avec plein de piétons qui attendent pour passer. Nous, on franchit alors seuls le passage piéton, sous le regard impassible de nos hôtes nippons. On ne les voit pas broncher mais on se doute qu'ils n'en pensent pas moins.
Samedi, on a reçu la viste de David, tout droit venu de Séoul. On a passé la soirée ensemble (et la nuit aussi... on a partagé nos tatamis avec lui et à trois dans une chambre, ça a réchauffé notre chambre d'habitude si glaciale ;-) en allant boire quelques bières, une grosse soupe puis des sakés dans un bar un peu glauque (le bar Eden). En compagnie de quelques poivrots en habit de travail, on a voulu boire quelques sakés, ce qui fut le cas. On avait des pinottes avec ça en plus. Une fois qu'on les a eu avalées, on a compris qu'on devait les payer ! Y'avait une quinzaine de cacahouètes qu'on a payées fort chères ! En tout cas, c'était un super moment avec David !

Le lendemain, on a quitté Tokyo pour Kyoto. Pour ça, on a pris le Shinkansen, le train japonais supersonique dont la locomotive a des ressemblances avec un bec de canard (mais il ne fait pas de "couac" quand il roule, lui !). Wow ! Ça va super vite. Le grand luxe à la vitesse supersonique. On fait plus de 500 kilomètres en environ deux heures trente (on a pris l'omnibus qui s'arrête partout, alors ça a pris une heure de plus, mais c'est moins cher). Super confortable, avec une boisson incluse et vue sur le Mont Fuji. Comme dans le métro, c'est super silencieux. Quand le contrôleur traverse le wagon, il salue à l'entrée et à la sortie (donc des fois, il salue notre dos !) et ce à chaque fois. Et les toilettes sont encore géniales. Il y a les "Western Style Toilets" et les "Asian Toilets". Les premières ont un siège, les secondes sont des chiottes turques. Les wagons sont super propres, puisqu'une armée de dames en rose rentrent dans chacun des wagons 10 minutes avant le départ et lustrent tout ce qui est lustrable. Et évidemment, le train part à l'heure et arrive à la seconde promise. Fabuleux !



Donc nous sommes à Kyoto après une semaine fabuleuse à Tokyo sans doute une des villes les plus dépaysantes de notre voyage.


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* こんにちは東京から : Bonjour de Tokyo

2 commentaires:

Bibi a dit…

Bibi est inquiet pour ses amis!! La terre a tremblé dans ce si joli pays que j'ai vu sur les photos! Bibi, y veut des nouvelles!!

Unknown a dit…

Vendredi matin (heure de Montréal), ils étaient à Osaka. J'ai eu un court message, ça semblait bien aller pour eux.