Le premier d´entre ces rêves était de quitter la pluie et le ciel gris que nous avait offerts l´île de Chiloé. Nous avons donc fait escale à Puerto Varas, à quelques encablures de Puerto Montt (prononcer "Puerto Mon" et pas, comme nous, "Puerto Montété"). À notre descente du bus, il faisait beau. Nuageux, mais beau (c´est-à-dire qu´il ne pleuvait pas trop). Profitant du ciel bleu, nous nous sommes précipités dans une agence de tourisme dans le but de pouvoir accéder, dès que possible, au pied du volcan Osorno, dont la cîme demeure perprétuellement enneigée. Comme il était trop tard, les agences nous ont donné rendez-vous le lendemain, histoire de voir quel serait le temps. Car s´il pleut, vente ou neige, on ne peut pas prendre le téléphérique qui mène près du sommet. Alors, en attendant (avec toujours un oeil sur les sites de météo, vu que le temps change très vite et très souvent à cause de la proximité de l´océan Pacifique et de la cordillière des Andes), nous avons parcouru le beau village qui a des teintes allemandes (nom des rues, des auberges, on sert des "Küchen" au lieu de dire des "pasteles"). Bref, sous un beau ciel bleu, nous avons profité de la ville... Et le lendemain, ¡badaboum!, il pleuvait ! Et les sites Web n´annonçaient rien de beau avant quelques jours. Pour faire court, nous n´avons jamais pu voir le volcan Osorno, à cause d´un temps pourri permanent, les excursions n´en valaient plus le coup. Nos deux occupations auront été de se prélasser une journée entière dans le spa d´un hôtel (et de voir, à travers les baies vitrées la pluie tomber à grosses gouttes) en avalant des pommes et des oranges, puis d´aller au cinéma à Puerto Montt voir Atracción peligrossa (The Town) avec Ben Affleck, en mangeant du popcorn sucré (du style Sugar Crisp). Bref, le temps de prendre notre décision et nous quittions Puerto Varas pour Valdivia, déçus de ne pas avoir pu, au moins, apercevoir le volcan.
Valdivia est une grosse ville en bord de mer, où, chance énorme, il faisait beau quand nous avons débarqué. Elle est connue pour ses excursions en bateau sur la rivière Valdivia, et, paraît-il, on peut même manger sur des gondoles, comme à Venise. Alors on a pu profiter d´une demi-journée sur les bords de la rivière, à regarder les bateaux et les énormes loups de mer se prélasser sur les quais, à voir des pélicans et plein d´oiseaux qui se donnent tous rendez-vous pour venir manger les restes que les vendeurs de poissons du marché leur envoient. La balade est vraiment agréable, et on a sorti short et lunettes de soleil pour l´occasion ! Mais nous avions toujours un oeil sur la météo car le gros "high" de notre voyage au Chili (avec le détroit de Magellan) était l´ascension du volcan Villarrica, à Pucón. Et là aussi, pas de soleil, pas d´ascension. Et les trois jours qui suivaient notre arrivée à Valdivia s´annonçaient ensoleillés.
En bas, il fait froid, mais on est bien couverts, et, l´ascension, qui va durer cinq heures et demie, va nous réchauffer. On se met à la queue leu-leu, et à sept heures, on est partis. Un guide prend la tête, et deux autres ferment notre peloton. Et rapidement, après trente minutes de marche dans la neige (nous commençons par remonter une piste de ski), un groupe est à la traîne, derrière. Mais pas nous ! Wow ! Nous faisons une première halte après une heure, le temps d´avaler quelques barres tendres et boire de l´eau. Et les retardataires arrivent péniblement. Nous les attendons, mais un des guides leur demande déjà s´ils vont bien ou pas, car le plus dur est à venir (et pour le coup, il avait mille fois raison). Ils continuent avec nous. Mais rendu à la deuxième halte, quarante-cinq minutes plus tard, le couple brésilien arrête. Et nous, on voit qu´en quarante-cinq minutes, on a fait à peine cinq-cents mètres ! C´est que ça monte de plus en plus, et que les six kilomètres d´ascension vont se mériter...
Dans le monde de l´alpinisme, ce volcan est l´un des plus faciles à escalader, mais pour nous, novices, monter un volcan comme celui-ci, c´est vraiment très difficile et chaque pas devient le dernier qu´on pense pouvoir faire. On a envie d´abandonner quand on se retrouve en queue de peloton, ce qui nous est arrivé fréquemment, quand on a peur de glisser, quand le vertige nous prend, quand le vent semble impossible à affronter, quand les jambes se mettent à trembler et quand tous les autres inconforts se mettent de la partie. Nommez-les, nous les avons à-peu-près tous vécus. Mais les crampons sont vraiment très utiles et facilitent grandement l´ascension. Chaque pas de fait est une réussite en soi et un de moins à faire. Il faut se concentrer sur ses pieds, question de ne pas s´emmêler dans ses crampons, mais aussi pour ne pas voir ce qui s´en vient ni ce qui est derrière nous. Si l´on ose se retourner, on voit alors qu´on est au dessus des nuages, que le dernier téléphérique est très loin, et que, de plus en plus, ça sent le soufre que le volcan dégage. C´est une sensation irréelle.
Lors d´une pause, un des guides nous a dit qu´on avait passé les 2000 m (on est partis de 1450 m). Mais on n´est pas encore en haut. En fait, nous n´arriverons jamais jusqu´au cratère, le vent est trop fort. Nous restons donc en haut d´une crête, au-dessus des nuages, pendant vingt minutes, en groupe, avant que le guide ne décide que nous devons redescendre... Tant mieux ! Car Guillaume commence à avoir une crampe à une cuisse... et a oublié ses bananes magiques. Heureusement, un Autrichien lui donne la sienne. Ah, la solidarité andine ! Continuer à monter aurait pris des efforts surhumains (rien de moins) et apprendre qu´on redescend n´a pas été pour nous déplaire. Et redescendre par des endroits glacés avec un précipice sous les pieds, c´est apeurant. Mais on l´a fait...
4 commentaires:
Vraiment géniale, cette aventure !!! De l'adrénaline au-dessus des nuages, chapeau, les montagnards ! Bien aussi, le bronzage...
Super, la petite balade dans la neige et les nuages! Si j'ai bien compris, c'était un peu plus rude que notre itinéraire de manif...Et avec l'équipement de pros, ça en jette vraiment! Allez, continuer à vous éclater.
Le but de ce message, est de vous entraîner en orthographe afin que vous ne l'oubliiez pas; alors, avez-vous trouvé l'erreur?
Comme Bibi sait que vous vous envolez bientôt pour l'Australie, il voudrait que vous chantiez avec lui:
"Kangourou, kangourou,
Mon gentil kangourou
Aux yeux verts au poil roux,
On t'aimait ici beaucoup.
On t'avait rapporté
Du pays des grands étés,
D'Australie,
Dans un lit,
Un petit lit de paille bien joli.
Kangourou, kangourou,
Les premiers jours furent si doux.
Tu sautais comme un fou,
Gambadant un peu partout.
Sous les arbres, dans leurs fleurs,
Tu faisais le joli cœur.
Les voisins sans courroux
Disaient : "Qu'il est gentil, ce kangourou."
Bon, la chanson, elle est plus longue que ça, mais comme la fin est un peu triste, Bibi y veut pas vous faire pleurer mais ,vous voyez, Bibi, il a pas sa langue dans sa poche...de kangourou !!!
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